SNC - Société en nom collectif
La SNC ou société en nom collectif est une société moins répandue que la SARL, la SAS et la SA en raison de la responsabilité solidaire et indéfinie qui pèse sur chacun de ses associés.Cette structure convient surtout aux porteurs de projet qui désirent créer une société fermée composée uniquement de personnes qu'ils connaissent bien et en qui ils ont confiance. Les parts sociales ne peuvent en effet être cédées, même entre associés, que si les associés le décident à l'unanimité, nonobstant toute clause contraire des statuts.Associés
2 associés au minimum sont nécessaires pour constituer une SNC. Il peut s'agir de personnes physiques ou de personnes morales. Il n'existe pas de nombre maximum prévu par la loi.
Ils ont tous la qualité de commerçant. Les mineurs et les majeurs protégés (en tutelle, en curatelle, etc.) ne peuvent donc pas être associés d'une SNC.
En revanche, les mineurs émancipés qui ont été autorisés par le juge des tutelles ou le président du tribunal de grande instance à être commerçants, peuvent être associés.
Engagement financier
Un capital social doit être constitué, mais il n'est pas exigé de montant minimum. Il peut être constitué d'apports en numéraire, en industrie ou en nature, et être versé intégralement ou non à la création.
Responsabilité
Tous les associés sont responsables solidairement (le créancier peut poursuivre n'importe lequel des associés, qui conserve le droit de se retourner contre ses co-associés pour recouvrer une partie des sommes versées) et indéfiniment (les associés sont responsables sur l'ensemble de leurs biens personnels) des dettes de l'entreprise.
Le gérant, lui, est responsable pénalement et civilement.
Fonctionnement
La société est dirigée par un ou plusieurs gérants (tiers ou associé). Si rien n'est prévu dans les statuts, tous les associés ont la qualité de gérant.
En l'absence de limitations statutaires, le ou les gérants ont tous pouvoirs pour agir au nom et pour le compte de la société. Leur nomination et leurs pouvoirs sont fixés soit dans les statuts, soit par un acte séparé.
Le gérant, s'il est associé, doit avoir la capacité de faire du commerce.
Une personne morale peut être désignée comme gérant. Les dirigeants de cette personne morale sont alors soumis aux mêmes conditions et obligations que les gérants personnes physiques et ils encourent les mêmes responsabilités civile et pénale. Cependant, n'étant pas associés de la société, ils ne sont pas responsables du passif social.
Les associés se réunissent au minimum une fois par an en assemblée générale.
Les décisions sont prises à l'unanimité sauf si les statuts en décident autrement. Toutefois, certaines décisions devront toujours être prises à l'unanimité, notamment la révocation du gérant associé, les cessions de parts sociales et la transformation de la société en SAS.
Régime fiscal
- Au niveau de la société
Aucune imposition n'a lieu au niveau de la société. Il est cependant possible d'opter pour l'impôt sur les sociétés, mais de manière irrévocable.
- Au niveau des associés
- sa part de bénéfices (proportionnelle à sa part dans le capital), qu'elle lui soit versée ou non,
- sa rémunération.
La rémunération des associés n'est pas déductible fiscalement.
Il est possible d'adhérer à un centre de gestion agréé, ce qui permet aux associés d'échapper à la majoration de 25 % de leur quote-part de bénéfice.
Régime social des associés
Tous les associés, qu'ils soient gérants ou non, sont considérés comme ayant la qualité de commerçants, c'est pourquoi ils sont soumis au régime des travailleurs indépendants (cotisations forfaitaires en début d'activité, puis cotisations sociales sur leur quote-part de bénéfice ou cotisations minimales).
Les gérants non associés sont assimilés aux salariés, et relèvent donc du régime général de la Sécurité Sociale.
Le gérant majoritaire ne peut plus déduire forfaitairement de sa rémunération, des frais professionnels (à hauteur de 10 %) pour déterminer l'assiette de calcul de ses charges sociales. Cependant, la déduction de ses frais réels reste possible.
Si la société est soumise à l'IS, la part des dividendes perçus par le gérant ou par son conjoint, son partenaire pacsé ou ses enfants mineurs, est assujettie à cotisations sociales pour la fraction supérieure à 10 % du capital social, des primes d'émission et des sommes versées en compte courant.
Les associés, gérants ou non, ne sont pas couverts par une assurance chômage, sauf s'ils souscrivent une assurance personnelle.
Transmission
Les cessions de parts sociales doivent obligatoirement être décidées à l'unanimité. Ainsi, la répartition des parts sociales fixées à la création de la société ne peut être modifiée sans l'accord de tous les associés.
- Droits d'enregistrement (à la charge de l'acquéreur) :
- 3 % (abattement possible).
- Droits de mutation relatifs aux biens apportés si les parts cédées correspondent à un apport en nature remontant à moins de trois ans et que la société n'a pas opté pour l'IS.
- Impôt sur la plus-value professionnelle (à la charge du vendeur).
Principaux avantages et inconvénients
- Avantages
- Pas de capital minimum.
- Possibilité de ne pas libérer totalement le capital lors de la constitution.
- Grande stabilité du ou des gérants associés (révocables à l'unanimité, ou bien, si le gérant n'est pas nommé dans les statuts, à une autre majorité).
- Possibilité de "fermer" la société (cessions de parts décidées à l'unanimité).
- IR : défiscalisation totale si l'entreprise rentre dans le champ d'application d'une mesure d'exonération d'impôt sur les bénéfices.
- Inconvénients
- Obligation d'affiliation de chaque associé au régime des travailleurs indépendants.
- Responsabilité solidaire et indéfinie de tous les associés.
- Formalisme de fonctionnement (décisions collectives).
- Difficulté pour quitter la société (cessions de parts décidées à l'unanimité).
- Cotisations sociales calculées sur l'ensemble des revenus non salariés (bénéfices + rémunérations) en cas d'assujettissement à l'IR.