Le report de paiement de loyer, de gaz et d'électricité
Pour soutenir les entreprises impactées par le Covid-19, le Gouvernement a demandé aux fournisseurs d'électricté et de gaz ainsi qu'aux bailleurs de bien vouloir accorder des reports des loyers et des factures d'électricité et de gaz pour les TPE. Les modalités de ces reports sont précisées dans une ordonnance du n° 2020-316 du 25 mars 2020.Les entreprises concernées
Les bénéficiaires de ces reports sont les TPE éligibles à l'aide pouvant aller jusqu'à 1 500 euros versée par le fonds de solidarité.
Ces mesures s'appliquent également aux entreprises qui poursuivent leur activité dans le cadre d'une procédure de sauvegarde, de redressement ou de liquidation judiciaire ainsi qu'à celles en difficulté au sens de l'article 2 du règlement UE n°651/2014 (notamment lorsqu'une entreprise de plus de 3 ans qui compte tenu des pertes cumulées a des capitaux propres inférieurs à la moitié de son capital social), et même si elles ne peuvent bénéficier de l'aide de l'Etat.
Les factures de gaz d'électricité et d'eau potable
Il faut s'adresser directement au fournisseur, par mail ou par téléphone, afin de solliciter un report amiable des factures.
Les fournisseurs d'électricité, de gaz et d'eau potable sont tenus d'accorder le report des échéances de paiement des factures non encore acquittées, exigibles entre le 12 mars 2020 jusqu'à la fin de l'urgence sanitaire. Ce report ne peut donner lieu à des pénalités financières, frais ou indemnités (interdiction également de rompre, suspendre ou réduire les contrats en cours).
Le paiement des échéances reportées sera réparti de manière égale sur les échéances de paiement des factures qui interviendront le dernier jour du mois suivant la date de fin de l'état d'urgence sanitaire.
Les fournisseurs tenus d'accepter le report sont notamment :
- les fournisseurs d'eau potable pour le compte de commune ;
- les fournisseurs de gaz et d'électricité alimentant plus de 100 000 clients ;
- les entreprises locales de distribution.
Les loyers
Pour les entreprises bénéficiaires telles que définies ci-dessus, l’application de pénalités financières, de dommages et intérêts, d’exécution de clause résolutoire ou de clause pénale ou d’activation des garanties ou cautions, en raison du défaut de paiement de loyers ou de charges locatives afférents aux locaux professionnels et commerciaux de ces TPE est interdit par l’ordonnance du 25 mars.
Cette interdiction s’applique aux loyers et charges locatives dont l'échéance de paiement intervient entre le 12 mars 2020 et deux mois après la date de cessation de l'état d'urgence sanitaire.
Par ailleurs, les principales fédérations de bailleurs ( l'AFG, l'Aspim, le CNCC, la FSIF, l'Unpi et la caisse des dépôts) ont signé un communiqué de presse commun le vendredi 20 mars appelant leurs membres bailleurs, pour les TPE et les PME appartenant à l’un des secteurs dont l’activité est interrompue par l'arrêté du 15 mars 2020 :
- à appeler les loyers et charges mensuellement et non plus trimestriellement ;
- à suspendre les loyers pour l’échéance d’avril et pour les périodes postérieures d’arrêt d’activité imposées par l’arrêté du 15 mars 2020.
Concernant les loyers, pour les entreprises situées dans des centres commerciaux, le Conseil national des centres commerciaux dans un communiqué de presse du 19 mars 2020, a déjà donné pour consigne à ses membres de suspendre les loyers et les charges locatives pour l'échéance du mois d'avril pour les TPE.
Ainsi, les principaux bailleurs se sont engagés soutenir les TPE et PME ayant dû faire face à une fermeture administrative et de traiter au cas par cas les entreprises restées ouvertes mais ayant fait face à une baisse significative de leur chiffre d’affaires.
Pour ceux dont les propriétaires sont des personnes privées, il est fait appel à la solidarité nationale, dans le cadre de négociations de gré à gré en cas de difficultés de paiement des loyers.
Une médiatrice sur les loyers commerciaux a été désignée afin d’organiser une médiation entre les fédérations de bailleurs professionnels et les fédérations de commerçants, en vue de définir des accords cadre et des règles de bonne conduite pour permettre aux commerçants et à leurs bailleurs professionnels de trouver des solutions adaptées à leur situation sur la question des loyers.
Il existe également d'autres solutions pour aider les locataires et les propriétaires à résoudre leurs différends. Vous pouvez saisir les médiateurs des entreprises et les huissiers de justice ont également lancé une plateforme de médiation gratuite pour régler les litiges de loyers liés au confinement.
Documents à fournir
Pour pouvoir bénéficier des mesures de report de facture d'électricité, de gaz et de loyer, les entreprises doivent présenter à leurs fournisseurs d'énergie ou leurs bailleurs :
- une déclaration sur l'honneur attestant du respect des conditions d'éligibilité et de l'exactitude des informations déclarées ;
- et l'accusé-réception du dépôt de leur demande d'éligibilité au fonds de solidarité ;
- pour les entreprises en difficulté, à la place de l'accusé réception de la demande de l'aide du fonds de solidarité, une copie du dépôt de la déclaration de cessation de paiements ou du jugement d'ouverture d'une procédure collective.
Suspension des sanctions pour non paiement des loyers et des factures d'eau, d'électricité et de gaz
Un décret du 30 décembre 2020, est venu préciser les entreprises éligibles à la suspension des sanctions pour non paiement des loyers professionnels et des factures d'eau et d'électricité.
- Sont donc bénéficiaires de cette mesure de protection les entreprises suivantes :
- avoir un effectif inférieur à 25 salariés (si l'entreprise est une association elle doit avoir au moins 1 salarié) ;
- avoir un chiffre d'affaires inférieur à 50 millions d'euros ;
- avoir subi une perte de chiffre d'affaires d'au moins 50 % sur le mois de novembre 2020 par rapport au chiffre d'affaires de référence. Pour les entreprises ayant fait l'objet d'une interdiction d'accueil du public, le chiffre d'affaires de novembre n'intègre pas les ventes à distance avec retrait en magasin ou livraison.
Le chiffre d'affaires de référence est déterminé est fonction de la date de création de l'entreprise :
- pour les entreprises créées avant le 1er juin 2019 : chiffre d'affaires du mois de novembre 2019 ou le chiffre d'affaires mensuel moyen de l'année 2019 ;
- pour les entreprises créées entre le 1er juin 2019 et le 31 janvier 2020 : chiffre d'affaires mensuel moyen réalisé entre la date de création de l'entreprise et le 29 février 2020 ;
- pour les entreprises créées entre le 1er février 2020 et le 29 février 2020 : chiffre d'affaires de février 2020 ramené sur 1 mois ;
- pour les entreprises créées après le 1er mars 2020 : chiffre d'affaires mensuel moyen réalisé entre le 1er juillet 2020 ou à défaut de la date de création de l'entreprise et le 30 septembre 2020 ;
Cette mesure est entrée en vigueur rétroactivement à compter du 17 octobre 2020 et ne concernent que les mesures administratives prises depuis cette même date.
Pour pouvoir bénéficier de cette suspension des sanctions, l'entreprise doit fournir à son bailleur et son fournisseur d'eau, de gaz et d'électricité, une déclaration sur l'honneur, attestant qu'elle remplit bien toutes les conditions.
Sources
- ordonnance du n° 2020-316 du 25 mars 2020
- Décret n°2020-378 du 31 mars 2020
- communiqué de presse commun du vendredi 20 mars
- communiqué de presse du 19 mars 2020
- Arrêté du 15 mars 2020 complétant l'arrêté du 14 mars 2020 portant diverses mesures relatives à la lutte contre la propagation du virus covid-19
- Communiqué de presse du 17 avril 2020
- Communiqué de presse du 23 avril 2020
- Décret du 30 décembre 2020
- Loi n°2021-689 du 31 mai 2021
- Loi n° 2021-953 du 19 juillet 2021
Mis à jour le 29 juillet 2021 à 10h00