Comprendre et calculer les soldes intermédiaires de gestion pour améliorer sa rentabilité
Les soldes intermédiaires de gestion présentés sous forme de tableau permettent d’analyser le résultat net de l’entreprise. Ce tableau est un outil de gestion intéressant et simple à utiliser que tout bon entrepreneur se doit de maîtriser pour améliorer la rentabilité de son entreprise.Qu'est ce que les soldes intermédiaires de gestion ?
On compte neuf soldes intermédiaires de gestion qui sont calculés à partir des postes du compte de résultat.
Ils permettent :
- d'analyser étape par étape la formation du résultat net en partant du chiffre d'affaires,
- d'expliquer la répartition de la richesse créée par l'entreprise entre les employés, l'Etat, les organismes sociaux, les apporteurs de capitaux et l'entreprise elle-même,
- de distinguer et d'optimiser les différentes fonctions de l'entreprise : commerciale, approvisionnement, production, ressources humaines, investissement, financement ainsi que les opérations exceptionnelles non liées directement à l’activité.
Les soldes intermédiaires de gestion permettent ainsi d'identifier rapidement sur quel indicateur il faut agir en cas de problème de rentabilité.
Il est important de bien distinguer les trois premiers soldes intermédiaires de gestion qui sont essentiellement destinés à l’analyse de l'activité, des six autres dédiés à l’analyse du résultat.
Comment calculer les soldes intermédiaires de gestion ?
Comment interpréter les soldes intermédiaires de gestion ?
- La marge commerciale
Elle est utilisée uniquement pour les entreprises commerciales (achat de biens et revente en l’état sans aucune transformation) ou les entreprises industrielles exerçant aussi une activité commerciale.
La marge commerciale permet de :
- mesurer la performance de l'activité commerciale,
- traduire dans le temps l’impact de la politique commerciale de l’entreprise.
Il est conseillé de calculer la marge commerciale pour chaque ligne de produit et mesurer ainsi celle qui contribue le plus à la formation de la marge commerciale globale de l’entreprise.
L’analyse de cet indicateur doit interpeller le dirigeant sur certaines questions stratégiques :
- Quel est son pouvoir de négociation face aux fournisseurs et auprès des clients ?
- Le coût des achats de marchandises a-t-il augmenté ou diminué ?
- Faut-il augmenter le prix des marchandises vendues face à l'augmentation du coût des achats pour conserver la marge commerciale ? Si oui, la concurrence permet-elle d’augmenter le prix ?
- Quel est le produit qui contribue le plus à la marge commerciale globale de l’entreprise, et inversement quel est celui qui y contribue le moins ?
- La production de l’exercice
Contrairement aux autres, cet indicateur ne se calcule pas par différence entre un produit et une charge mais par la somme des éléments suivants :
Il est utilisé par les entreprises artisanales et industrielles, c’est-à-dire celles qui opèrent une transformation entre l’achat et la vente.
Il permet de :
- mesurer l’activité de production pour une période donnée,
- calculer la marge brute de production.
L’évolution de la marge brute dans le temps permet d’apprécier la politique d’approvisionnement de l’entreprise : choix des fournisseurs, maîtrise de la variation des prix des matières premières,etc.) et ses effets sur la rentabilité.
A l’inverse du chiffre d’affaires qui ne prend en compte que la production vendue, cet indicateur est plus pertinent car il tient compte de la production stockée et de la production immobilisée. Ces dernières sont évaluées au prix de revient ou au coût de production contrairement à la production vendue qui est évaluée au prix de vente.
- La production immobilisée correspond à la somme des travaux réalisés par une entreprise pour son propre besoin.
Exemples : réalisation d’un logiciel ou construction d'une machine par l’entreprise pour elle-même. - La production stockée correspond à la différence entre le stock final et le stock initial, c’est-à-dire les produits fabriqués qui sont stockés en attente d'être vendue.
- La valeur ajoutée
Elle mesure la richesse créée par l’activité de l’entreprise. Le montant de la valeur ajoutée doit être le plus élevé possible pour pouvoir :
- rémunérer le personnel (salaires + charges sociales),
- payer les impôts et taxes,
- distribuer les dividendes aux associés,
- assurer l’autofinancement de l'entreprise.
- L’excédent brut d’exploitation (EBE)
Cet indicateur traduit la performance de l’entreprise après paiement des salaires et impôts indirects. Il permet de financer l’entreprise et de rémunérer les apporteurs de capitaux.
C'est l'indicateur privilégié pour la comparaison inter-entreprises dans la mesure où il ne tient pas compte des choix des dirigeants en matière de politique de financement (charges financières), d’investissement (choix de la durée d’amortissement), d’événements exceptionnels (vente d’un matériel suite à une décision de désinvestissement par exemple), de distribution de dividendes et de mode d’imposition.
- Le résultat d’exploitation
Il représente la performance nette d’exploitation de l’entreprise dans la mesure où il ne tient pas compte de la politique financière mais reste influencé par la politique d’amortissement des investissements.
- Le résultat courant avant impôts
Il mesure la performance des activités d’exploitation et financière de l’entreprise. Contrairement au résultat d’exploitation, il reflète la politique de financement dans la mesure où il tient compte du résultat financier.
- Le résultat exceptionnel
Il indique le résultat sur les opérations à caractère exceptionnel et non récurrent, c’est-à-dire qui ne se rapportent pas au cycle normal d’exploitation de l’entreprise. Le résultat exceptionnel peut refléter la politique de désinvestissement de l’entreprise, c'est par exemple le cas lorsque l'entreprise vend certains de ses actifs.
- Exemple de produits exceptionnels : vente d'une machine outil, d'un camion...
- Exemple de charges exceptionnelles : coûts des licenciements, amendes fiscales...
- Le résultat net de l’exercice
Il représente ce qui reste à la disposition de l’entreprise après le versement de la participation des salariés et de l’impôt sur les bénéfices.
- Les plus-values et moins-values sur cession d’éléments d’actifs
Ce solde mesure le niveau de désinvestissement de l’entreprise. Par exemple : la cession importante d’éléments d’actifs peut être un signe de désinvestissement pour des raisons de difficultés financières.
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