Actualité
Temps de lecture
4 minutes
Sommaire
Fondée en 2021 en Charente à Cognac, Eco In Pack récupère, nettoie et revend des bouteilles en verre. Ce modèle vertueux et circulaire réduit considérablement les émissions de gaz à effet de serre.
Publié le Jeudi 21 novembre 2024
- #Développement d'entreprise
- #Économie circulaire
- #Entreprise
Le poids écologique du verre
Pourquoi fabriquer de nouvelles bouteilles en verre quand ces contenants peuvent tout simplement être réutilisés ? Fondée en 2021 à Cognac (Charente), la société Eco In Pack tente d'imposer un modèle circulaire, plus vertueux et moins gourmand en énergie. Son idée ? Récupérer les gisements existants et jusque-là promis à la destruction, pour mieux les laver et les revendre aux producteurs de vins et spiritueux.
"Par rapport à la production de bouteilles neuves, ce procédé permet d'économiser 76 % d'énergie, 33 % d'eau et diminue de 79 % les émissions de gaz à effet de serre", résume Martin Calmettes, le président d'Eco In Pack, société créée avec son associé Pierre-Olivier Bouvry.
Ces deux ingénieurs ont longtemps travaillé dans le packaging et pour de grands groupes comme Rémi Cointreau ou LVMH avant de prendre conscience « du poids écologique du verre" et de son impact carbone.
"En France, nous consommons chaque année 4,5 milliards de bouteilles de vin et spiritueux. Élargi aux bières, sirops et limonades, ce marché dépasse les 10 milliards ", avance Martin Calmettes.
Soutenue par la Région Nouvelle-Aquitaine à hauteur de 225 235 euros, la société Eco In Pack souhaite ainsi ancrer de nouveaux réflexes auprès des metteurs en bouteilles.
De gros gisements inexploités
Martin Calmettes et Pierre-Olivier Bouvry ont ouvert à Cognac un premier atelier de lavage au sein de l'Arche, un ESAT (Etablissement et service d'accompagnement par le travail) où sont employées de façon inclusive des personnes en situation de handicap.
Eco In Pack et ses 11 salariés s'appuient sur ce partenariat pour y laver 300 bouteilles par heure.
La société cognaçaise vient aussi de boucler une levée de fonds afin d'ouvrir, en septembre 2024, une seconde ligne industrielle à proximité.
De nouvelles machines permettront de nettoyer 3000 bouteilles par heure et d'étoffer l'offre d'Eco In Pack. "Nous pourrons laver 7 millions de contenants par an. Et nous espérons atteindre les 5 millions dès 2025", affirment ses cofondateurs.
Pour y parvenir, Martin Calmettes et Pierre-Olivier Bouvry doivent d'abord se procurer des bouteilles usagées. Quatre flux sont ciblés et proviennent notamment des consommateurs, des restaurateurs et hôteliers ou des industriels eux-mêmes. "De gros gisements existent aussi dans l'événementiel", décrypte Martin Calmettes en évoquant pour l'exemple les salons du vin où sont consommées des milliers de bouteilles faciles à récupérer.
Aussi fiable que le neuf
Le réemploi n'est pourtant pas une équation simple à résoudre. En cause : la multitude des modèles de bouteilles. "Pour la seule forme bordelaise, il existe au moins 130 moules différents. Le poids, les couleurs, le diamètre ou la hauteur peuvent ainsi varier", souligne Martin Calmettes qui s'évertue à créer des lots homogènes pour séduire les metteurs en bouteilles.
"Il faut les volumes et la qualité. Mais un virage a été amorcé", confirme le président d'Eco In Pack en évoquant une réelle prise de conscience des metteurs en bouteilles.
Auditée à plusieurs reprises par de grands groupes, la société charentaise a su démontrer le sérieux et les avantages de son savoir-faire. Trempées une dizaine de minutes dans une eau à plus de 70°C, les bouteilles sont ensuite lavées sous haute pression dans un mélange de soude et de détergents "comparables à une pastille de lave-vaisselle". Rincées, ces bouteilles offrent alors une sécurité alimentaire aussi fiable que des contenants neufs, insiste Martin Calmettes.
Eco In pack, qui défend "un modèle compétitif", souhaite rapidement monter en puissance et, pourquoi pas, ouvrir d'autres sites ailleurs en France.
À lire aussi