Vous naviguez en mode anonymisé, plus d’infos

Actualité

Rubi Cuir, chronique d'une renaissance industrielle

Temps de lecture 3 minutes

Passée du marché déclinant de la chaussure à celui – florissant – du luxe, l’entreprise périgourdine Rubi Cuir s’est réinventée. Un repositionnement patient initié il y a près de vingt ans, appuyé par des investissements et une stratégie de formation au long cours.

Publié le Mardi 28 janvier 2025
  • #Cuir, luxe
  • #Filières
  • #Entreprise

En 2005, Rubi Cuir comptait 12 salariés. 180 sont aujourd'hui en CDI, pour 210 équivalents temps plein en comptabilisant les intérimaires. Un accroissement significatif des effectifs qui découle du virage stratégique opéré par l’entreprise à partir de 2005.
Créée en 1968 à Boulazac, l’entreprise fut longtemps spécialisée dans la fabrication de bordures d’articles chaussants, des pantoufles notamment. "Au début des années 2000, l'arrivée massive de produits asiatiques a bouleversé le marché, explique Raphaël Laval, directeur général de Rubi Cuir. La fabrication d’articles chaussants dans la région a fortement baissé, entraînant un déclin du marché qui, au fil des années, est devenu insuffisant pour assurer la pérennité de l'entreprise."

Du déclin à la renaissance

C’est dans ce contexte morose que l’entreprise choisit de se réinventer, passant du marché de masse à celui du luxe. Entrepris de 2005 à 2009, ce repositionnement s'est déroulé par étapes.
"Cela a commencé avec une phase d'apprentissage, pour faire nos preuves et maîtriser la qualité. En 2009, Rubi Cuir produisait des articles simples, des petites parties de sacs comme les bandoulières ou les poignées. Elle a progressivement élargi son savoir-faire", poursuit Raphaël Laval.

À partir de 2016, l’entreprise entre dans une phase d’accélération et décide de suivre la dynamique du marché : investissement dans des équipements de pointe - des machines de découpe numérique et des machines à coudre automatisées par exemple -, campagne de recrutement, plans de formation.

"Il n'y a pas de gens formés en maroquinerie sur le marché de l'emploi, précise-t-il, 95 % des personnes que nous recrutons sont en reconversion. Nous retenons donc les candidats sur la base des savoir-être et des habiletés, et nous les formons. Pour cela, nous nous faisons accompagner et disposons en outre de trois formatrices à demeure."

Un solide ancrage territorial

En 2022, Rubi Cuir a participé au programme Usine du futur, qui lui a permis de définir une feuille de route axée sur l'excellence opérationnelle et la digitalisation.
Elle a bénéficié en 2023 d’un soutien de la Région à hauteur de 209 000 euros pour de la performance industrielle, de l’aide aux investissements et au conseil.

Dorénavant capable de produire des sacs complets, l’entreprise a vu son chiffre d’affaires augmenter de 20 % en deux ans. Elle est par ailleurs membre du cluster Reso Cuir, qui regroupe les acteurs de la filière cuir régionale. "Cela nous permet de développer un réseau de proximité et de contribuer, à notre échelle, au rayonnement de la filière", ponctue Raphaël Laval.