Vous naviguez en mode anonymisé, plus d’infos

Actualité

Le béton nouvelle génération

Temps de lecture 3 minutes

Entre forêt et océan, une jeune entreprise landaise, Materrup, œuvre à l’élaboration de la ville de demain. Son béton écoresponsable apporte de nombreuses réponses aux problématiques du secteur de la construction.

Publié le Lundi 7 août 2017
  • #Emploi
  • #Innovation
  • #Entreprise

C’est dans le bâtiment Domolandes que les frères Neuville ont élu domicile à la création de leur société Materr'up, en octobre 2018. Un projet peaufiné depuis cinq ans par Mathieu, l’un des jumeaux. Docteur en physique, ancien salarié des groupes Lafarge et Total, le jeune homme a conscience des enjeux à venir. Car, en matière de durabilité, le domaine de la construction a encore beaucoup à faire.

En France, l’activité du bâtiment génère à elle seule 70 % des déchets nationaux. Quant au béton, omniprésent dans la construction, il est responsable de 8 % des  émissions mondiales de CO2. Un potentiel colossal dans un monde en plein changement.

« Notre technologie permet de répondre à ce marché en devenir », analyse Charles, l’autre moitié du duo fondateur. De profil financier, il s’est associé à son frère après une carrière chez Société Générale et Dexia. Quelques semaines plus tard, ils ont été rejoints par Manuel Mercé, en provenance de chez Total.

Ensemble, le trio innove et vient de monter sa plateforme de 300 m² dédiée à la création de bétons écoresponsables.

Faible empreinte carbone

À Saint-Geours-de-Maremne, la technopole Domolandes, spécialisée dans la construction durable, regroupe en son sein une quarantaine d’entreprises. Ici, ils ont mis au point un matériau vert élaboré à partir d’argile de carrière ou de terres d’excavation. Ses performances sont identiques à celles du béton ciment conventionnel à une différence près, son empreinte carbone. Ne nécessitant pas de cuisson, ce béton est produit sur site et n’implique pas de transport. De plus, sa base en terre lui confère des propriétés rafraîchissantes et dépolluantes. « Il filtre les contaminants et améliore ainsi la qualité de l’air intérieur », précise le docteur en chimie du trio, Manuel Mercé. Autant de qualités au même prix que son concurrent traditionnel, ce qui en augmente l’intérêt. « Nous voulons notre invention, au croisement du béton conventionnel et de la terre, accessible à tous », ajoute Mathieu Neuville.

Mais la start-up industrielle ne se contente pas d’une ambition régionale. Les chantiers autour de la capitale lui font briller les yeux, en particulier celui du Grand Paris Express (le futur métro automatique), dont le creusement du tunnel génère des milliers de tonnes de terres à évacuer. Avec sa technologie, l’entreprise landaise « permet de les valoriser en réutilisant 40 % des terres de déblais, par la mise en place sur site d’une plateforme de tri, de stockage, de séchage et de recomposition », détaillent les jumeaux. Une méthode unique que la société compte bien mettre en oeuvre pour la préparation des Jeux olympiques 2024. Une vitrine extraordinaire dans laquelle « la France doit se montrer exemplaire pour ensuite exporter son savoir-faire », poursuit Mathieu.

Une belle opportunité que les trois hommes entendent saisir et en laquelle croit la Région Nouvelle-Aquitaine. Elle accompagne ainsi la création de leur plateforme de recherche et de production à hauteur de 129 000 €. Pour que les trois hommes accélèrent leur progression et pour que l’histoire de la ville durable de demain s’écrive, en partie, dans le département des Landes.

Innovons aujourd'hui, Explorons demain