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Spécialisée dans la joaillerie et le sertissage des pierres précieuses en Charente-Maritime, la société 1B2L ouvre un pôle formation pour viser l'excellence et recruter ses futurs collaborateurs.
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Les gestes se veulent millimétrés, méticuleux, et mêlent les savoir-faire ancestraux aux nouvelles technologies. Installée dans l'agglomération rochelaise, en Charente-Maritime, la société 1B2L cultive autant la discrétion qu'un travail d'orfèvre. Ses spécialités ? La joaillerie et le sertissage des pierres précieuses – entre autres – pour le compte d'enseignes internationales et prestigieuses. Dans ses ateliers, placés sous bonne garde, s'affairent graveurs, sertisseurs et polisseurs capables de donner vie à de luxueux et complexes bijoux. À la tête d'1B2L ? Luc Beunet, un spécialiste de la joaillerie, et Éric Vincent, désigné Meilleur ouvrier de France (MOF) en 2023 dans la catégorie « sertissage en haute joaillerie ». Leurs compétences ont séduit de longue date des marques et groupes d'envergure et ont conduit 1B2L à pousser les murs et à investir massivement en Charente-Maritime.
« En 2016, nous avions 45 salariés. Nous n'avions plus de place et le marché se développait fortement », explique Éric Vincent. 1B2L a donc déménagé et investi un nouveau site de 2000 m2 avant d'engager, dès 2021, une vaste réflexion pour aboutir à des ateliers de 3800 m2. « Nous avions imaginé un rez-de-chaussée et terminons actuellement le premier étage », résume Éric Vincent qui emploie désormais près de 120 salariés et compte doubler cet effectif d'ici à 3 ans.
Un pôle de formation interne
Il faut dire que le secteur de la joaillerie se porte à merveille et embauche à tour de bras. « Nous manquons de main-d’œuvre », confirment Éric Vincent et Luc Beunet. Pour pallier ces difficultés de recrutement et répondre aux exigences de leurs clients, 1B2L s'apprête ainsi à ouvrir en septembre 2024 son propre « pôle de formation » en interne. Joaillerie, sertissage, polissage, gravure et même fonderie : la société rochelaise entend conserver « une autonomie complète » pour mieux viser l'excellence.
« Former nos futurs collaborateurs issus d'écoles de joaillerie nous permettra d'élever leur niveau avant de les intégrer à l'entreprise. Nous souhaitons aussi recruter des gens qui ne sont pas forcément du métier et ouvrir nos formations aux sous-traitants et à nos salariés en interne », détaille la responsable de ce pôle formation, Julie C.
Épaulée financièrement par la Région Nouvelle-Aquitaine à hauteur de 600 000 euros, la société 1B2L entend former 40 personnes par an. Tout juste aménagé, ce pôle de formation est équipé des outils traditionnels et emblématiques de la joaillerie, mais aussi d'équipements ultra-modernes comme des microscopes binoculaires. Désormais utilisées pour enchâsser les pierres précieuses, ces machines limitent les fatigues oculaires – sertir une pierre réclame entre 10 minutes et 3 heures de travail.
Une féminisation notable
Oubliez les petites loupes monoculaires et l'image d'Épinal associée aux artisans joailliers. La profession évolue, emprunte à d'autres secteurs industriels pour se moderniser et se féminise aussi. « Il y a encore 15 ans, le métier était presque exclusivement masculin », confirme Éric Vincent qui compte aujourd'hui dans ses ateliers de nombreuses femmes.
Longtemps établi à Paris aux côtés des enseignes de luxe, Éric Vincent a été parmi les premiers à déménager en province pour y établir une activité de sertissage puis de joaillerie. C'était en 2001. « À l'époque, personne n'y croyait, on m'a pris pour un fou », sourit-il. Le MOF souhaitait alors conjuguer son activité professionnelle avec un cadre de vie attrayant, plus accessible, et avait jeté son dévolu sur La Rochelle. L'avenir lui a donné raison et pourrait – pourquoi pas – transformer la Nouvelle-Aquitaine en nouvelle place forte de la joaillerie française.