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Depuis Boulazac (24), la Société industrielle de récupération des métaux (SIRMET) qui compte aujourd’hui 166 salariés répartis aux 4 coins de la Nouvelle-Aquitaine développe une technologie de pointe pour traiter les plastiques pollués
Dans les bureaux du siège de l'entreprise Sirmet à Boulazac dans l’agglomération de Périgueux, le PDG, Stéphane Simon sourit : "Depuis le Moyen Âge, le recyclage existe, nous sommes ici en pleine économie circulaire." Si l’économie circulaire perdure, le traitement des déchets a évolué et la Société Sirmet y a grandement contribué avec le développement de technologies de pointe.
L’entreprise a été créée en 1986 à Boulazac pour recycler des métaux et des déchets papiers ou cartons, avant de se concentrer en 2001 sur le recyclage et la valorisation des fers et métaux. "Notre métier est le traitement de la ferraille et de tous les produits de consommation qui détiennent des métaux : du particulier à l’industriel en passant par les artisans. Mais aujourd’hui, le marché a pris des formes différentes puisque dans les métaux et ferrailles, il n’y a pas toujours uniquement de la ferraille et des métaux. Il faut alors réaliser beaucoup de tri parce qu’il y a souvent de la pollution."
Et d’ajouter : "Le broyage nous a amené à l’industrialisation du métier. Nous sommes alors passés au désamiantage pour la ferraille avec peinture amiantée. Et notre entreprise suit le développement de la société de consommation et de la législation liée aux choix politiques".
L’avenir de nos objets du quotidien
Ainsi, dès 2006 avec la loi du Grenelle de l’environnement, Sirmet s’est lancé dans le recyclage des déchets des équipements électriques et électroniques. On touche là aux déchets des appareils du quotidien : du frigo aux écrans en passant par les brosses à dents électriques.
Le PDG de Sirmet explique : "La recherche et développement de notre entreprise est donc essentielle. Le secteur industriel développe un produit avant même de penser au recyclage. On doit donc proposer des solutions". C’est dans ce cadre que Sirmet a développé le cracking moléculaire. Le plastique une fois passé par la pyrolyse devient du carburant. Mais lorsque le plastique est pollué comme par exemple avec des bromes ou du chlore pour les retardateurs de flammes, ces polluants pourraient être rejetés dans l’atmosphère.
Les plastiques pollués sont traités et transformés en gaz
Pour recycler ces plastiques pollués, Sirmet a développé une technologie de pointe qui passe par la dépolymérisation de ces plastiques pollués par pyrolyse haute température pour produire du gaz méthane propre.
Benoît Chaudelet, responsable recherche et développement détaille : "On monte ces plastiques à très haute température dans un réacteur appelé réacteur de cracking moléculaire où l’on vient casser les molécules de plastiques. Le plastique étant un ensemble de monomères, on vient détruire des chaînes carbonées et des chaînes de polluants ou d’adjuvants. Tout cela passe sous forme de gaz. On va ensuite laver ces gaz dans un second réacteur pour récupérer d’un côté ces polluants (brome et chlore), et de l’autre côté un gaz qui ressemble à ce que l’on a peut avoir dans l’industrie pétrolière et gazière".
Le lavage de gaz est effectué lors d'un processus durant lequel se produit un échange de matières entre un fluide et un gaz. Les parties polluantes vont se déplacer vers la partie fluide et ne va rester dans la partie gaz que la partie noble du produit pétrolier, similaire à ce que l’on peut obtenir avec un produit plastique non pollué. Un gaz qui sera distribué sur le site de l’entreprise de Boulazac via des pompes à gaz.
Ou quand le recyclage intensifie l’économie circulaire.