Vous naviguez en mode anonymisé, plus d’infos

Actualité

Santé : un scanner portable pour les AVC

Temps de lecture 3 minutes

A Limoges, en Haute-Vienne, deux chercheurs viennent de mettre au point un scan léger pour détecter les accidents vasculaires cérébraux (AVC). Une avancée majeure pour le traitement de cette pathologie crée par la jeune start-up Cogniscan, soutenue par la Région.

Publié le Lundi 15 mai 2023
  • #Santé
  • #Innovation
  • #Entreprise

Un cube blanc assez design d’une dizaine de kilos qui émet un léger bruit de ventilation, avec un trou ovoïde pour la tête du patient. Voilà comment se présente le prototype de Cogniscan. La jeune start-up limougeaude a mis au point un scanner portable pour établir au plus tôt des diagnostics d’AVC.
Son objectif est de réussir à faire installer ce scan léger dans les ambulances pour orienter les patients vers la meilleure réponse médicale, dès leur prise en charge.

Enjeu de santé publique et enjeu social

« Un AVC, c’est une course contre la montre », expliquent Sahard Rasm et Mohamad Ojaroudi, les deux créateurs de Cogniscan. « Les soignants ont quatre heures pour réagir, car à chaque minute qui passe, le patient perd 2 millions de neurones.» On compte 150 000 AVC chaque année en France et 40 000 morts. L’AVC est la première cause de handicap avec séquelles lourdes.
C’est pourquoi l’enjeu de santé publique est très important. Mais l’enjeu social est tout aussi fort, car le temps de rééducation des patients est diminué par la rapidité de la réponse médicale.

Le tour de force technologique de Cogniscan tient dans l’utilisation des ondes électromagnétiques (micro-ondes) pour établir une image cérébrale. En quelques minutes, le prototype peut effectuer un scan de la boîte crânienne, livrant une image assez précise pour établir un diagnostic.

Un soutien précieux de l'incubateur Avrul

Mohamad Ojaroudi et Sahard Rasm se sont rencontrés au laboratoire XLim du CNRS de Limoges. Ils travaillent sur le projet depuis 2017. « Ce sont les neurologues et neurochirurgiens qui nous ont orientés sur ce développement », se rappellent les chercheurs. « Nous nous sommes donc concentrés sur cette seule application: la détection de cibles dans le cerveau. »

C’est l’incubateur académique Avrul (Agence pour la Valorisation de la Recherche Universitaire du Limousin) qui héberge Cogniscan dans ses locaux au coeur de la technopole Ester à Limoges.
Pour les deux chercheurs, l’appui de la structure est précieux. «Nous avons deux concurrents », résume Mohamad, « l’un en Suède, l’autre en Australie. Ils ont réussi des levées de fonds sans commune mesure avec nous, mais sans avoir développé la machine! Nous, nous avons la machine, mais nous devons maintenant trouver l’argent pour mener les études cliniques et la commercialisation.»

Les règles dans le domaine de la santé, et particulièrement des appareils médicaux, sont drastiques. Il faut respecter un certain nombre d’étapes de certification de la machine, prouver que la technique qu’elle utilise n’est pas invasive et s’inscrire dans le protocole médical propre aux AVC.
Si, comme Mohamad Ojaroudi et Sahard Rasm l’espèrent, les investisseurs les suivent, Cogniscan pourrait franchir toutes les étapes pour une commercialisation des premiers scans d’ici à cinq ans. Ensuite, de nouvelles applications verraient le jour, comme le suivi des patients en salle de soins intensifs ou encore le post-traitement des AVC.

Innovons aujourd'hui, Explorons demain