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Actualité

Un nouvel espoir dans le traitement des cancers

Temps de lecture 3 minutes

Créée en 2018, la start-up Seekyo développe, en lien avec l’université de Poitiers et le CNRS ainsi que le soutien de la Région, des solutions thérapeutiques pour augmenter l’efficacité des médicaments anticancéreux tout en réduisant les effets indésirables.

Publié le Mardi 2 juillet 2019
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Des chimiothérapies vectorisées

Première cause de mortalité en France, le cancer touche chaque année près de 400 000 personnes. Quelles qu’elles soient, les pathologies – cancer du sein, du côlon, des poumons, du pancréas… – ne cessent de croître. Véritable enjeu de santé publique, elles font l’objet de nombreuses recherches qui parfois aboutissent à des pépites, comme il y a une dizaine d’années au sein de l’Institut de chimie des milieux et des matériaux (IC2MP) de l’université de Poitiers. Les travaux du professeur et chercheur Sébastien Papot y ont conduit à l’émergence de molécules intelligentes, brevetées en 2010, capables de détruire les cellules cancéreuses sans affecter les tissus sains. Après plusieurs années de tests chez la souris, ses travaux ont fait la preuve de leur concept. Ce qui a débouché sur plusieurs publications dans des revues scientifiques internationales renommées comme Chemical Sciences ou Angewandte Chemie International Edition. Conscient de l’enjeu de sa découverte, Sébastien Papot a souhaité, en 2017, créer une entreprise. « Cependant, je ne me voyais pas dirigeant, ce n’est pas mon métier », sourit-il. Séduit par le projet, Oury Chetboun, business developer, est alors entré dans l’aventure au poste de président de l’entreprise, baptisée Seekyo. Cette dernière, soutenue par de nombreux acteurs de la recherche et de l’innovation (Technopole Grand Poitiers, BPi France, Genopole, CNRS, Cancer Campus), conçoit des chimiothérapies vectorisées.

Des « médicaments intelligents »

« Contrairement à la chimiothérapie classique, qui s’attaque aux cellules saines, les vecteurs sont capables de transporter de puissants agents anticancéreux dans l’organisme en toute innocuité pour les cellules saines, explique Sébastien Papot. Ils sont programmés pour reconnaître une spécificité tumorale et libérer la substance active uniquement lorsque la tumeur a été détectée. » Pour aboutir à ce type de molécule, Seekyo a inventé une plateforme moléculaire qui permet d’assembler à la demande n’importe quel type de vecteur thérapeutique, donc répondre à n’importe quel type de cancer. Et les résultats sur la souris sont impressionnants. « Sur le cancer du pancréas, par exemple, qui est l’un des cancers les plus agressifs, notre chimiothérapie vectorisée conduit à la régression totale et durable de la masse tumorale, alors que la chimiothérapie classique a une efficacité médiocre. » Tout l’enjeu maintenant est de passer en test chez l’homme pour espérer aboutir d’ici cinq ans à une mise sur le marché. Une étape qui demande des moyens pour lesquels Seekyo réalise une levée de fonds. Elle peut aussi compter sur l’aide de la Région Nouvelle-Aquitaine. « L’objectif est d’apporter des briques technologiques aux industriels pharmaceutiques sous la forme d’un candidat médicament le plus avancé possible afin qu’ils puissent obtenir l’autorisation de mise sur le marché, et apporter une véritable alternative thérapeutique aux patients sous chimiothérapie », conclut Oury Chetboun.

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