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Tricot de La Tour a relancé son activité textile dans la commune de La Tour-Blanche-Cercles, du Périgord vert. Forte du Made in France, la société compte embaucher dans les mois à venir pour accompagner son développement.
L’histoire de l’entreprise commence en 1948. Durant plusieurs décennies, le textile français connaît ses heures de gloire. La société, alors installée à la lisière de la Charente et de la Dordogne, va compter jusqu’à 180 salariés. Mais le secteur périclite à la fin du XXe siècle. Quand l’investisseur charentais Raphaël Mignon, séduit par le bâtiment, prend possession de l’entreprise en 2008, ils ne sont plus que 60. La descente aux enfers est brutale : un an plus tard, elle est au bord de la faillite et ne compte plus que trois salariés. Mais le destin de l’entreprise croise celui de Franck Sordat, un consultant parisien venu se mettre au vert en Dordogne. Il cherche une entreprise à reprendre dans le département. Le dirigeant avoue : « Sur ce genre de projet, on ne sait pas où l’on va. Je l’ai achetée par opportunité, j’ai trouvé ça beau, de voir toutes ces machines. Si je ne reprenais pas la société, tout partait à la casse. Or, il y avait 50 métiers à tricoter en état de fonctionnement. C’était incroyable. » Après avoir épluché les comptes, il estime pouvoir redresser la barre. Il se lance dans l’aventure sans connaître le secteur du textile, mais se dit que cette qualité Made in France doit pouvoir trouver sa place.
Des hauts et des bas
Pari réussi ! L’entreprise, renommée Moulin Neuf, développe de nouveaux marchés et réembauche des couturières licenciées. Parmi ses clients, le célèbre Slip français, qui s’est lancé avec la production de Moulin Neuf. Mais les aléas de l’économie frappent l’entreprise et l’arrêt soudain des commandes du Slip français précipite la chute. Le chef d’entreprise place Moulin Neuf en sauvegarde, avant de liquider l’entreprise. Son objectif est de la relancer. Il sauve alors l’outil de travail et cherche un lieu où réimplanter la société à moins de trente minutes de là, pour conserver les emplois. La Tour-Blanche-Cercles lui tend les bras avec un long hangar où ses machines à tricoter peuvent prendre place. La commune aide l’entreprise à rénover les lieux et la production reprend début 2018. Appuyée par la Région Nouvelle-Aquitaine à hauteur de 70 000 euros, l’entreprise, qui se nomme aujourd’hui Tricot de La Tour, veut développer son activité, forte du savoir-faire de ses 10 salariés.
Un succès sur le marché japonais
La qualité des productions de Tricot de La Tour permet d’exporter le Made in France, notamment sur le marché japonais. La société vend aussi sous son nom propre ses vêtements avec Moulin Neuf et Lou Marmot, du haut de gamme pour les enfants. Des produits vendus à l’étranger, mais que l’on peut trouver en France sur son site Internet et d’ici le début d’année 2019 au magasin d’usine de La Tour-Blanche. L’arrivée prochaine d’actionnaires du secteur textile permettra de développer les commandes et d’embaucher de nouveaux salariés. Pour Franck Sordat, « à terme, l’entreprise doit tourner avec 25 salariés pour exploiter les machines à tricoter ».