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FineHeart révolutionne le traitement de l’insuffisance cardiaque

Temps de lecture 4 minutes

À Pessac, en Gironde, la start-up FineHeart met au point un système implantable pour traiter l’insuffisance cardiaque avancée. Cette innovation de rupture vient de recevoir l’autorisation d’être testée chez l’humain.

Publié le Lundi 21 octobre 2024
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Face aux problèmes cardiaques, nous connaissons bien le pacemaker ou encore la greffe, des traitements indiqués selon les spécificités de la maladie. Pour l’insuffisance cardiaque avancée, dont souffrent plusieurs milliers de patients en France, les traitements existants sont peu satisfaisants. Ils sont souvent traités avec des médicaments en début de maladie. Mais pour la grande majorité, cela ne leur permet pas de retrouver un fonctionnement normal du cœur. Et 70 000 personnes meurent chaque année d’insuffisance cardiaque sévère.
C’est pour répondre à cet enjeu majeur de santé publique qu’Arnaud Mascarell a co-fondé FineHeart en 2010 à Pessac (33) avec les chirurgiens cardiaques et électro-physiologistes : les docteurs Philippe Ritter et Stéphane Garrigue, médecins de renommée internationale.

Une innovation unique au monde

Arnaud Mascarell, directeur général de FineHeart précise : "L’insuffisance cardiaque, c'est l'incapacité du cœur à assurer son rôle de pompe c'est-à-dire envoyer le sang oxygéné vers l'ensemble de l'organisme pour permettre de perfuser les muscles et le cerveau."
Quand tout fonctionne normalement, le cœur va envoyer 60/70 % du sang oxygéné qu’il contient. En insuffisance cardiaque sévère, c’est moins de 30 %. Les patients sont alors essoufflés et fatigués et ce fonctionnement va se dégrader. "Aujourd’hui, les propositions thérapeutiques ne sont pas satisfaisantes, l’état des patients tend à s’aggraver jusqu’à entraîner des soins intensifs. Pour pallier ce problème, nous avons mis au point une approche thérapeutique inédite et, disons-le révolutionnaire : un système miniature d’assistance du cœur, même s’il bat très faiblement, selon le principe du vélo électrique. Plus on va traiter en amont, plus on aura de chance de réussite."

Une mini-turbine de 10 centimètres

Après plus de dix années de recherche et développement, FineHeart a mis point un dispositif médical, totalement implantable, nommé FlowMaker. Une sorte de mini-turbine de 10 centimètres remplie d’innovations.
"On va piloter un générateur de flux placé dans le cœur. Cette petite turbine se synchronise avec la contraction native du cœur. Comme pour un vélo électrique, on apporte une impulsion supplémentaire à son travail pour un meilleur fonctionnement." Et, à l’inverse du pacemaker et de la greffe, le FlowMaker s’implante à cœur battant, selon une procédure chirurgicale plus courte et moins invasive.

Ce système d’assistance cardiaque intelligent nécessite une très faible consommation d’énergie. FineHeart a aussi mis au point une petite batterie d’alimentation électrique également implantable, rechargeable à travers la peau, ce qui évite au patient d’avoir un câble qui sorte de son ventre, source de complications infectieuses, pour recharger des batteries extérieures. Cette innovation, unique au monde, est un grand pas pour les patients qui pourront de nouveau mener une existence normale : douches, sport…

Des premiers tests dans un programme clinique européen

Le dispositif a déjà passé les tests précliniques et a reçu l’autorisation d’être implanté chez l’humain. Le programme qui prévoit d’inclure une dizaine de patients, a démarré à l’IKEM à Prague, centre de référence européen en cardiologie. Arnaud Mascarell se réjouit : "Les premiers tests de faisabilité sont conformes à nos attentes. Nous communiquerons d’ici la fin d’année dans le cadre de congrès scientifiques internationaux."

Depuis sa création, FineHeart dont les ambitions sont mondiales, bénéficie du soutien de la Région Nouvelle Aquitaine et de tout l’écosystème néo-aquitain, dont Allis-NA, le pôle de compétences Santé.
Le FlowMaker, qui pourrait être commercialisé à partir de 2028, une fois passées toutes les validations cliniques et réglementaires, a ainsi bénéficié récemment d’une nouvelle subvention de 750 000 euros.

FineHeart qui assure en interne déjà toute la conception, le développement, la fabrication  et l’assemblage du FlowMaker prépare son industrialisation à grande échelle. Avec le soutien du groupe Lauak (Hasparren, 64) qui assurera une partie de la production la société prépare sa future installation à Pessac (33). Elle regroupera la R&D, la production industrielle et l’ensemble des services sur un site unique pouvant accueillir, à terme, 220 personnes.

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