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Pour accompagner son développement, Constellium, basée à Ussel (19), recrute et forme de nouveaux salariés sur des postes à haute technicité.
C’était le 4 octobre 2017. L’entreprise s’est retrouvée sous les feux des projecteurs, après l’échange médiatisé entre le président de la République et le président de Région Alain Rousset, au sujet des salariés de GM&S et des difficultés de recrutement de
Constellium. Une médiatisation qui aura très certainement favorisé l’envoi de candidatures auprès de l’entreprise quelques mois plus tard (lire ci-après).
Des tuyères pour Ariane 6
Le groupe Constellium, coté en Bourse, emploie 12 000 salariés dans le monde et réalise 5,2 milliards d’euros de chiffre d’affaires. À Ussel, on compte 330 salariés, intérimaires inclus. Au fil dessalles aux hauts plafonds parcourus de ponts roulants se succèdent les pièces aux formes complexes.
Dans d’autres usines, elles viendront se greffer sur les moteurs des Airbus, des Boeing, des TGV... L’entreprise produit également des tuyères pour Ariane 6. Au centre de la fonderie, deux opérateurs de fusion en tenue de protection intégrale entament une coulée. La poche est guidée doucement vers les moules, où elle s’incline pour déverser le métal liquide, un travail minutieux et physique. Opérateur de fusion, c’est le poste qu’a choisi Nathalie Pigerol. Elle est la première femme dans l’histoire de l’usine à occuper le poste. Elle confesse avoir dû se faire sa place, mais « maintenant, ils sont très contents que je sois là ! », se réjouit-elle. Nathalie fait partie des 12 nouvelles recrues en contrat de professionnalisation de Constellium. Le site d’Ussel est en plein développement.
90 personnes ont répondu à l’appel
Pour trouver ses employés, un large appel d’offres a été lancé en partenariat avec Pôle Emploi. Quatre-vingt-dix personnes ont répondu, venant de Dordogne, Charente ou Creuse. Après une batterie de tests, douze ont été retenues pour une préparation opérationnelle à l’emploi individuel. Celle-ci s’est poursuivie par un contrat de professionnalisation. « Le contrat est clair : si tout se passe bien, c’est un CDI à la clé », explique la DRH.
Nathalie a découvert l’univers de la fonderie en répondant à l’offre d’emploi. « J’ai une formation dans la confection et j’ai travaillé dans la vente avant de devenir pionne. Quand on nous a fait visiter l’usine, j’ai tout de suite trouvé ça passionnant. J’ai 52 ans et si je réussis mon examen, je compte bien finir ma carrière ici ! »
Les profils des apprentis sont très divers. Peu d’entre eux connaissaient le monde de la fonderie. Un ancien boulanger va devenir opérateur noyau, un menuisier lassé de l’intérim, rémouleur. D’autres seront fondeurs ou ébarbeurs. « Il faut compter trois ans pour qu’une personne soit vraiment formée sur son poste », précise Romain Piolet, responsable de la formation. Pour accompagner l’entreprise sur ce travail de montée en compétences, la Région lui a accordé une aide de 154 580 euros. Constellium est labellisée centre de formation, une obligation pour l’entreprise, qui forme même ses intérimaires. Initialement,
18 postes devaient être pourvus. L’entreprise se réjouit d’avoir trouvé ces 12 candidats. En mars prochain, leur contrat de professionnalisation terminé, tous devraient alors signer leur CDI.