Actualité
Fondée à Limoges (Haute-Vienne) par Camille Granet, Yomi Pharma se positionne comme un acteur novateur dans la lutte contre le cancer du poumon. La jeune biotech travaille sur une solution thérapeutique prometteuse pour les patients atteints de cancers résistants.
- #Santé
- #Innovation
- #Recherche
- #Entreprise
- #Laboratoire de recherche
Après des études en biologie, Camille Granet fait évoluer sa recherche de thèse sur la protéine sortiline. C’est lors de cette thèse menée auprès de Thomas Naves, expert international sur cette thématique, que Camille Granet constate une diminution de l’expression cette protéine chez les patients atteints de formes agressives de cancer du poumon. Elle découvre que cette molécule subit des clivages successifs et que l’un des fragments générés une activité anti-tumorale. En synthétisant ce fragment, cette découverte va aboutir à la création d’un médicament innovant. L’aventure de Yomi Pharma est lancée.
Pour les patients résistants aux traitements
Le projet de Yomi Pharma cible particulièrement les patients dont les thérapies deviennent inefficaces, suite à une mutation spécifique de la tumeur.
Depuis une dizaine d’années, le développement des thérapies dites ciblées offre de bons résultats pour les patients. Cependant, il arrive parfois que la cible de la thérapie mute à nouveau. La thérapie ciblée perd alors en efficacité et le cancer récidive. Les patients n’ont pas d’autres choix que de se diriger vers de la chimiothérapie, avec ses nombreux effets secondaires.
Le médicament développé par Yomi Pharma pourrait agir avant cette étape, en offrant une solution thérapeutique efficace, même après l’acquisition de plusieurs mutations. Cela permettrait de prolonger la survie des patients.
L’entrepreneuriat au service de la recherche
En 2019, l’Université de Limoges avec Camille Granet et Thomas Naves - comme inventeurs - déposent conjointement un brevet pour protéger cette découverte. À l’issue de sa thèse, elle décide de valoriser ses recherches plutôt que de les laisser de côté. "Je n’avais pas envie de laisser mon cahier de labo dans un tiroir. Ces recherches peuvent avoir un vrai impact sur les patients", explique-t-elle.
En 2021, elle intègre l’incubateur de l’AVRUL à Limoges, où elle développe ses compétences entrepreneuriales, tout en avançant sur le développement scientifique du médicament. Un véritable challenge pour cette docteure en biologie. En octobre 2023, elle s’associe avec Sébastien Arico, Thomas Naves et Renaud Vaillant, fondateur de plusieurs biotech pour créer Yomi Pharma.
Un projet local aux ambitions internationales
La jeune biotech aurait pu s’installer à Paris. Mais Camille et son équipe ont choisi de rester à Limoges, en Nouvelle-Aquitaine. "Nous voulons montrer qu’on est capable de valoriser la recherche universitaire de Limoges, ici", souligne Sébastien Arico, le directeur des opérations.
L’objectif est également de mener les premiers essais cliniques dans la région, notamment à Bordeaux, un centre de référence.
En parallèle, Yomi Pharma poursuit une levée de fonds, afin de financer les essais cliniques prévus pour 2027. "Pour accéder aux premiers essais chez l’homme, nous avons besoin de 4 millions d’euros", précise Camille.
Yomi Pharma souhaite boucler une première tranche de 500 000 euros d’ici début 2025.
La Région Nouvelle-Aquitaine a déjà apporté un soutien financier de 95 000 euros pour accompagner le développement de la start-up.
Si les tests se montrent concluants, la biotech espère intéresser de grands groupes pharmaceutiques, afin de produire et commercialiser son médicament. En attendant, elle continue de renforcer son équipe, avec des recrutements prévus pour les prochains mois, dont un thésard.