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Actualité

Pacte régional d’investissement dans les compétences - bilan et perspectives

Temps de lecture 7 minutes

La Région Nouvelle-Aquitaine a signé avec l’Etat en 2019 un pacte régional d’investissement dans les compétences. Il vise à former davantage de demandeurs d’emploi, et parmi ceux-ci les moins qualifiés. En cette fin d’année 2021, un bilan à mi-parcours a été présenté en séance plénière du conseil régional. Premiers résultats et évolutions prévues.

Publié le Mardi 14 décembre 2021
  • #Formation professionnelle
  • #Demandeur d'emploi
  • #Particulier
  • #Salarié

Le Pacte régional d’investissement dans les compétences a été signé en 2019  pour une durée de 4 ans, et doté d’une contribution de l’Etat de 502 millions d’euros, en contrepartie de l’effort propre de la Région à hauteur de 648 millions d’euros. En cette fin d’année 2021, le bilan à mi-parcours intègre de premiers résultats, et une adaptation de ce pacte qui prend en compte l’engagement de la Région dans le nouveau plan national de réduction des tensions de recrutement.

Chiffres clés du bilan à mi-parcours (2019-2020)

Infographie Pacte formation

Ce sont plus de 100 000 chercheurs d’emploi qui auront été formés par la Région dans le cadre du Pacte en 2019 et 2020.

L’évaluation des formations qualifiantes indique que près de 70% des stagiaires ont connu une issue positive dans les 6 mois suivant leur sortie de formation. 61% ont trouvé un emploi et 8% ont poursuivi sur une formation complémentaire.

Au plan plus qualitatif, ce programme aura d’ores et déjà permis d’offrir de nouvelles opportunités aux jeunes sortis de l’école sans qualification ni diplôme, d’aller chercher ceux qui pensent que la formation n’est pas faite pour eux et qui ne poussent plus la porte des institutions et de donner aux chercheurs d’emploi les moyens de choisir leur avenir professionnel

Faire évoluer l’offre de formation qualifiante

L’année 2021 s’inscrit dans la consolidation du déploiement du Pacte et la nécessaire prise en compte d’une reprise économique soutenue.

Ce nouveau contexte se traduit aujourd’hui par de fortes tensions sur le recrutement des entreprises, avec le paradoxe d’un nombre record d’offres d’emploi disponibles et du maintien d’un niveau encore très élevé de chômage. 

La situation du marché du travail impose d’agir afin que les demandeurs d’emploi puissent se saisir des nombreuses opportunités d’emploi et d’évolution professionnelle qui sont offertes, et que les entreprises ne soient pas freinées dans leur développement par un manque de compétences adaptées.

L’ambition du Pacte est de faire évoluer l’offre de formation qualifiante en répondant à la fois aux secteurs ou métiers en tension qui connaissent des difficultés de recrutement, aux secteurs en reconversion confrontés à des besoins nouveaux en compétences, et aux secteurs d’avenir dont la crise a accentué la lisibilité et l’importance.
 

Karine Desroses, vice-présidente en charge de la Formation professionnelle, de l'Apprentissage et de l'Emploi.

Construit sur des fondements d’avant crise, la réalisation du Pacte a été marquée par les périodes de confinements qui ont eu pour conséquence une baisse significative des entrées en formation puis en 2021 aux difficultés d’attractivité que connaissent de très nombreux secteurs d’activité. Toutefois, fin 2021, l’action volontariste du Conseil régional a permis d’amplifier l’effort de formation vers les publics les plus éloignés de l’emploi en leur apportant des solutions nouvelles.

Répondre aux besoins des secteurs qui recrutent

Focus sur deux mesures pour répondre aux besoins des secteurs qui recrutent, former aux emplois d’aujourd’hui et aux métiers de demain

L’ouverture de nouvelles places de formation

Avec l’adoption du Plan de Transitions et de Reconquête Technologique Nouvelle- Aquitaine rebond en 2020, la Région se fixe de nouvelles priorités inscrites dans l’avenant au Pacte et traduites dans tous les nouveaux marchés de formation. Ce programme accompagne désormais l’accélération des transitions concernant l’environnement, l’énergie, le numérique, les technologies, la santé, la mobilité…
Ainsi, près de 6 400 nouvelles places ont été ouvertes en 2021

  • 687 parcours concernent les filières des ressources et énergies alternatives dont le bâtiment avec la rénovation thermique, le photovoltaïque, la méthanisation, le recyclage…
  • 502 parcours concernent l’industrie, majoritairement la robotisation en lien avec le numérique et la maintenance des lignes de production, le démantèlement, le recyclage et le refit dans les industries ferroviaires, aéronautiques, navales et nautiques.
  • 1290 parcours dans l’agriculture et l’agroalimentaire pour accompagner l’accélération de la transition écologique avec la transformation des produits fermiers, l’agriculture biologique, la commercialisation dans les circuits courts, les filières en difficulté et métiers en tension dans la production horticole, la conduite d’élevage, la conduite et l’entretien d’engins agricoles, viticoles, l’agroéquipement,
  • 670 parcours dans les services notamment dans la restauration et le tourisme, en lien avec le développement de nouveaux modes de consommation et l’accompagnement de la reprise avec des formations d’employés d’étage, commis, accompagnateurs touristiques…
  • 3 154 parcours dans la santé et le soin à la personne, particulièrement l’accompagnement à la perte d’indépendance avec 1 834 parcours pour favoriser un mieux vivre à domicile concernant les agents de service médicosocial, assistants de vie aux familles et assistants techniques en milieu rural.
  • 408 parcours dans le numérique dans les métiers de la sécurisation des systèmes et ceux liés au déploiement de la fibre optique.

Premier bilan de l’expérimentation action de formation en situation de travail AFEST

En ouvrant un appel à projets reposant sur la modalité de formation en situation de travail, la Région Nouvelle-Aquitaine vise à la fois :

  • l’implication de l’entreprise dans le processus de construction de l’action de formation pour réduire ses difficultés de recrutement en formant des demandeurs d’emploi en proximité ;
  • la mise en dynamique de personnes en recherche d’emploi et en rupture avec les modalités d’apprentissage traditionnelles dans une approche pédagogique alternative permettant d’acquérir dans l’entreprise tout ou partie d’une qualification conduisant à l’emploi
  • le développement de l’innovation pédagogique dans les organismes de formations.

49 projets ont été soutenus depuis 2019, associant une grande diversité d’entreprises, d’organismes de formation, de territoires et de secteurs visés parmi lesquels l’industrie, la restauration, le bâtiment, le commerce, l’agroalimentaire et même le cinéma de proximité. Ces projets ont mobilisé 636 apprenants dont un peu plus d’un sur deux a moins de 30 ans. La Région a affecté 5,6 millions d’euros sur la durée de cette expérimentation qui offre des perspectives importantes de capitalisation et de transfert. 

2022 : le nouveau plan de réduction des tensions de recrutement

L’Etat vient d’annoncer un nouveau plan d’investissement dans les compétences dénommé Plan de réduction des tensions de recrutement. Doté d’1,4 milliards d’euros, il vise dans le contexte actuel à former 350 000 salariés supplémentaires et à porter l’effort de formation des demandeurs d’emploi à 1,4 million en 2022 contre 1,1 million aujourd’hui. La Région, qui entend se saisir de cette opportunité, portera son engagement sur : 

  • des formations supplémentaires qui contribuent à la remobilisation des chômeurs de longue durée,
  • des formations qualifiantes supplémentaires ou nouvelles pour réduire les tensions structurelles dans certains secteurs (ex. bâtiment, industrie, santé,…),
  • des formations sur mesure et en situation de travail pour répondre aux besoins de recrutement immédiats des entreprises,
  • un soutien à l’évolution et/ou à la reconversion professionnelle des actifs.

Les négociations avec l’Etat sont en cours et devraient aboutir pour la Nouvelle-Aquitaine à la présentation d’un nouvel avenant au Pacte en début d’année 2022.

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