Vous naviguez en mode anonymisé, plus d’infos

Actualité

Une scierie taillée pour le futur

Temps de lecture 3 minutes
Partager

La scierie Bernier, entreprise familiale depuis trois générations, installée à Airvault (79), connaît un épisode important de son histoire commencée en 1928 : l’installation d’une seconde ligne de sciage, véritable concentré de technologies.

Publié le Mardi 5 février 2019

Située quasiment au cœur de la petite ville d’Airvault, la scierie Bernier, qui s’étale sur 9,5 hectares, est, tant historiquement qu’économiquement, avec ses 33 salariés, un acteur significatif de la commune. Son activité porte principalement sur le sciage de bois. Avec la transformation de 35 000 m3 de bois de résineux et peupliers (planches, poutres, chevrons, liteaux…) par an, provenant essentiellement du Centre-Ouest, elle se classe parmi les dix plus importantes scieries de Nouvelle-Aquitaine. Une de ses particularités est d’assurer la transformation de pièces de bois pouvant aller jusqu’à 8 mètres de long. Ses clients ? « À 95 % des entreprises industrielles, dans des domaines d’activités variés : emballage, construction, menuiserie, agencement et ameublement… », précise Éric Herbert, directeur général, qui, avec sa femme, petite-fille du fondateur, a repris les rênes de l’entreprise il y a dix ans. Créée par Arthur Bernier, elle a vu le jour en 1928 autour d’une double activité : négoce de grains et sciage de bois mobile dans les fermes. Ce n’est qu’en 1950 que la scierie s’est installée à Airvault. Dans les grandes dates qui ont marqué l’histoire de son expansion, on peut citer 1970, avec l’abandon de la transformation du chêne et des bois exotiques au profit des résineux et peupliers, ou encore 1999, avec le début de l’informatisation des lignes de sciage.

Laser et capteurs 3D

2019 constituera aussi une date cruciale, avec l’installation d’une seconde ligne de sciage équipée des dernières technologies numériques, pour un débit de 100 m3 de bois par jour. Pour bien comprendre l’enjeu de cet investissement, il faut se rendre sous l’impressionnant hangar de 9 000 m2 où la chaîne de production est particulièrement bien huilée. De l’écorçage des troncs aux lignes de sciage jusqu’à l’empilement des produits finis, en passant par la déligneuse et la trieuse, tout est automatisé grâce à des technologies laser et des capteurs 3D. « Ces capteurs, sur la ligne de sciage, permettent de prédéfinir, en fonction de la forme du tronc, les cotes de sciage. Aujourd’hui, seule une ligne possède cette technologie. Sur la plus ancienne, le calage des lames se fait à l’œil, c’est donc moins de rendement et une perte de matière de 5 %. » L’objectif est de supprimer cette ligne au profit de la nouvelle. « Dans une logique de pérennisation et afin de faire face à la demande forte de nos clients, il était important de s’équiper de cette deuxième ligne. » Un investissement de 3,6 millions d’euros soutenu par la Région Nouvelle-Aquitaine à hauteur de 473 950 euros et autant de l’Europe (fonds Feder). « Sans ces aides, il est clair que nous aurions fait différemment et a minima. » Pour s’assurer du bien-fondé de sa démarche, le dirigeant a sollicité, en 2017, un diagnostic « Usine du futur ». La ligne, en activité en mars, a permis l’embauche de trois personnes et devrait engendrer d’ici quatre ans une augmentation de la production de 30 %.

  •