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L’entreprise Hélica, lancée par un chercheur en biologie à Marmont-Pachas (47), produit de la spiruline de haute qualité et affiche un rendement élevé grâce à des process innovants.
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Dans les fertiles collines lot-et-garonnaises, à quelques encablures du Gers, on s’attend à voir des cultures vivrières. Dans le village de 160 âmes de Marmont-Pachas, Marc Cazaux a décidé de lancer une culture très particulière. Sous les serres qu’il a installées, il n’y a pas de fraises ni de tomates, mais des bassins ! Des bassins dans lesquels « pousse » une microalgue aux nombreuses vertus : la spiruline. Déclarée super-aliment par l’OMS, la spiruline est cultivée depuis 1970. Fondateur d’Hélica, Marc Cazaux s’enthousiasme : « C’est l’un des aliments les plus riches de la planète en protéines et en fer. L’un des plus riches micronutriments assimilables, avec toutes les vitamines présentes… Il y a presque tout dans la spiruline. » Et d’ajouter : « Les ONG l’utilisent contre la malnutrition. Seulement 5 grammes par jour pendant trois semaines permettent de combler les carences d’un enfant qui souffre de malnutrition. » Tout est dit : peu de masse et donc peu de superficie, la spiruline est un aliment incroyable.
Multiplier par deux la production de protéines
Avec un doctorat de biologie en poche et un post-doctorat en physiologie végétale effectué au Canada et en Espagne, ce fils d’agriculteurs voulait se lancer dans l’agriculture, mais avec des plantes particulières et des processus innovants. La spiruline, qu’il a découverte à travers de nombreuses publications scientifiques, conciliait les deux. Avec ce paradigme cher aux agriculteurs : nourrir la planète. « Cette microalgue génère de l’économie de la biomasse : beaucoup de matière produite sur un espace limité. Or, il faut multiplier par deux la production de protéines pour satisfaire les besoins d’une population mondiale en hausse. Le soja, qui est la culture la plus riche en protéines, plafonne à 1 tonne à l’hectare. À surface équivalente, la spiruline peut atteindre 10 tonnes de protéines. »
Une nouvelle méthode de culture
Mais la spiruline, cultivée par 150 spiruliniers en France, n’arrive pas à concilier la qualité et la quantité. Pas moins de 99 % de la spiruline est cultivée en masse, comme en Chine et aux États-Unis, où le modèle économique de rentabilité force à une culture à bas coût, avec une qualité également basse. Marc Cazaux rappelle d’ailleurs que « l’Anses, l’agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, conseille de se méfier des spirulines d’import à cause des contaminations par des toxines et des métaux lourds. » Alors le chercheur et jeune chef d’entreprise a planché sur une nouvelle méthode de culture : un photo-bioréacteur contrôle la réaction biologique pour mieux produire et une amélioration des étapes de filtration et de séchage permet de conserver la qualité de la microalgue. Une étape de recherche et développement pour parvenir à un système de production de microalgues de très haute qualité qui a été aidée par la Région Nouvelle-Aquitaine à hauteur de 30 000 euros. Dès 2020, Hélica devrait produire de la spiruline sur 1 000 m2 avec le recrutement d’une personne. L’objectif étant d’arriver à terme à une superficie de plusieurs hectares, avec la création d’une vingtaine d’emplois.