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Alors que la crise sanitaire a souligné l’importance - et la fragilité - de la santé et des métiers du soin, la Région aborde cette nouvelle mandature avec ambition et responsabilité pour ce secteur.
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C’est une première. La Région Nouvelle-Aquitaine a pour cette mandature une vice-présidente à la santé, en la personne de Françoise Jeanson. Une délégation qui traduit bien la place centrale du sujet dans les politiques régionales à venir. Avec un leitmotiv : One Health. Comprenez : une seule santé.
Cette approche impose d’assurer le croisement des connaissances et des réflexions en matière de santé humaine, animale et de critères environnementaux. Car ils sont tous liés. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), 20 % des cancers seraient d’origine environnementale. La crise sanitaire nous a montrés, quant à elle, les risques de multiplication des zoonoses (maladies ou infections qui se transmettent de l’animal à l’homme).
Cette approche ne met pas en avant que des risques. Elle se traduit aussi par des opportunités, à l’image des chiens renifleurs formés à la détection de la Covid en janvier dernier, par l’École nationale vétérinaire d’Alfort (ENVA), le CHU de Bordeaux et Ceva Santé Animale. C’est cette approche que compte porter la Région : encourager les fertilisations croisées, les échanges créatifs entre public et privé, recherche et entreprise, étudiants et professionnels. Mettre en relation, jouer son rôle d’ensemblier. Une approche à la fois globale et structurante. Et les défis à relever sont nombreux.
Une indispensable souveraineté
Premier d’entre eux : l’indispensable souveraineté dans le domaine de la production de médicaments. La Région y travaille depuis plusieurs mois. Au cœur de la crise sanitaire, elle a lancé des groupes de travail pluridisciplinaires. Il faut désormais amplifier les efforts pour parvenir à produire en région nos propres médicaments - en particulier les principes actifs - à partir de ressources locales comme le pin des Landes.
Plus que relancer la chimie lourde, il s’agit de miser sur l’innovation autour des biomédicaments, du biomimétisme et des nouveaux médicaments. Pour mener à bien cet engagement, la Région doit être en mesure d’accompagner, d’attirer et de conserver sur son territoire les entreprises qui innovent dans ce domaine (de la start-up à l’ETI).
Cela implique de disposer d’un tissu de professionnels, de compétences en matière de numérique et de biotechnologies notamment, ainsi que de bons techniciens. Le terreau est déjà très fertile en Nouvelle-Aquitaine dans le secteur de la santé, à l’image d’entreprises comme TreeFrog Therapeutics, Poietis, OP2Drugs, Seekyo, mais aussi DRT… Il s’agit désormais de le cultiver et de le développer.
Lutter contre la déprise médicale
L’autre défi relève de l’accès aux soins : pour tous et en tout point du territoire. La Région a déjà engagé, au cours de la précédente mandature, le financement de 74 maisons de santé pluridisciplinaires. Notre territoire en compte désormais plus de 200. Il faudra aller encore plus loin.
Mais sans professionnels de santé pour y travailler, ces maisons de santé ne suffisent pas. Lutter contre la déprise médicale est donc une priorité. Parmi les pistes envisagées pour attirer les professionnels de santé sur les territoires en déprise : mettre en œuvre toutes les conditions pour que les jeunes en formation médicale ou paramédicale viennent y réaliser leurs stages. Cela implique la multiplication des maîtres de stage sur ces territoires, mais aussi l’organisation de leurs conditions d’accueil. La Région envisage ainsi de mettre en place des colocations dédiées aux étudiants de santé en stage.
Le second volet, pour que fonctionnent les maisons de santé, réside dans le développement de la téléconsultation. Il faudra accompagner, dès la formation, les infirmiers et aides-soignants à ces usages. La Région compte également équiper en téléconsultation des lieux symboliques comme les lycées, les Instituts de formation en soins infirmiers (IFSI) ou les centres de formation d’aides-soignants. Enfin, pour répondre aux besoins croissants en infirmiers, aides-soignants auxiliaires de vie, métiers du grand âge… La Région travaillera à l’attractivité de ces métiers.
Une finalité : l’humain
La finalité de tous ces engagements, c’est l’humain. Pour devenir une région du mieux vivre et du bien vieillir, nous disposons déjà d’un environnement très favorable : gérontopôle, oncopôle, IHU Liryc, Neurocampus... Autant de structures de haut niveau qui travaillent sur le vieillissement, le cerveau, les cancers, les maladies cardiaques, mais également les troubles du neuro-développement.
Et parce que le meilleur des soins c’est la prévention, la Région s’engage également à poursuivre tout son travail déjà mené dans le cadre du plan régional santé-environnement, notamment, sur les pesticides, mais également la formation et la sensibilisation des jeunes à ces questions. Des jeunes qui seront au cœur des priorités régionales sur ce sujet. Avec, aussi, un objectif : inventer ce qui fera que tous les jeunes pratiquent au moins une heure d’activité physique par jour.
Enfin, dans un souci d’efficacité, la politique santé devra imprégner toutes les politiques publiques : que ce soit dans un projet d’urbanisme, de logement, de développement économique, il faudra se poser la question de leur impact sur la santé.
La Fédération hospitalière de France mène une étude sur le système de santé, les parcours de soin et les attentes des usagers. Vous pouvez participer à cette étude anonyme en répondant au questionnaire en ligne.