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Actualité

Neuf nouveaux projets d'agriculture innovants soutenus par la Région

Temps de lecture 15 minutes

L'édition 2022 de l'appel à projets Partenariat européen pour l'innovation (PEI) - finançant l’émergence de projets agricoles et forestiers innovants en Nouvelle-Aquitaine - s’est clôturée le 15 avril dernier. Après une phase de sélection des dossiers, neuf projets ont été retenus sur l’ensemble du territoire. Découvrez les lauréats.

Publié le Mardi 6 décembre 2022
  • #Agriculture
  • #Innovation
  • #Entreprise

Le dispositif Partenariat européen pour l'innovation (PEI) permet de mettre en relation les acteurs de la filière agricole et forestière, les acteurs de la recherche et développement, les services de conseil, les entreprises, les communautés rurales et les collectivités territoriales pour développer l’innovation dans les secteurs agricoles et forestiers au travers de projets opérationnels.

Pour cette année 2022, une aide globale de 499 977 euros a été attribuée à neuf projets en phase émergente (FEADER : 318 222 euros et Région : 181 755 euros) :

  • 3 projets sur la lutte contre la déprise vétérinaire sur les territoires du département de la Haute-Vienne, des 3 départements du territoire de Poitou-Charentes, du département de la Dordogne    
    Ces projets regroupent tous les acteurs concernés par la problématique, éleveurs, vétérinaires, GDS, chambres d’agriculture, DDETSPP, départements, laboratoires départementaux, collectivités territoriales ;
  • 1 projet de développement de la culture du pacanier agroforestier, porté par l’Association Française de Agroforesterie, regroupant une association d’agriculteurs, l’Agrocampus 47, Agrinove, la station expérimentale Senura et une société de machinisme ;
  • 1 projet sur la gestion intégrée parasitaire des strongyloses en filière ovine, porté par l’ANSES en partenariat avec la coopérative CAVEB, le CIIRPO, le Centre Départemental Ovin du 64, des éleveurs et des vétérinaire ;
  • 1 projet de développement d’une solution de biocontrôles pour lutter contre la chenille des prairies, porté la Chambre d’Agriculture des Pyrénées-Atlantiques, l’INRAe et la FREDON 64 ;
  • 1 projet viticole pour travailler sur les biocontrôles et l’adaptation des vignobles de Bordeaux-Bergerac au changement climatique, porté par la Chambre d’agriculture de la Gironde en partenariat avec l’IFVV ;
  • 1 projet pour le développement de la filière légumineuse lentilles, pois et haricots à destination de l’alimentation humaine", porté par la Chambre régionale d’agriculture Nouvelle-Aquitaine ;
  • 1 projet pour expertiser la culture de la silphie perfoliée", porté par la Chambre régionale d’agriculture en partenariat avec l’INRAe et quatre chambres départementales.

Une aide à l'innovation et à la collaboration partenariale

Les acteurs retenus sont soutenus par l'Europe et la Région dans l’étape de définition de leur nouveau projet commun d’innovation leur permettant d’identifier les besoins, la problématique, les actions envisagées et le partenariat à mettre en place.
Les projets sont en cours et devront être terminés au 30 septembre 2023. L’objectif sera de poursuivre les actions au travers du futur appel à projets 2023 PEI relatif au fonctionnement des projets.

Les projets devaient porter sur les thématiques suivantes, prioritaires pour la Région Nouvelle-Aquitaine :

  • adaptation au changement climatique
  • atténuation du changement climatique
  • sortie des pesticides de synthèse
  • protéines végétales
  • lutte contre la déprise vétérinaire

Les neuf projets d'agriculture innovants lauréats

REVONS 87 : Relation Eleveurs / Vétérinaires : Osons la Nouveauté sur la Haute-Vienne

Porteur du projet : Chambre d'agriculture de la Haute-Vienne
Thématique : lutte contre la déprise vétérinaire
Partenaires financés de la phase d’émergence : Coopérative Départementale Agricole Action Sanitaire (CDAAS) de la Haute Vienne, Clinique vétérinaire de la Brame, Clinique vétérinaire d'Arsonval

Afin de maintenir la pérennité sanitaire et économique de toute une filière et de redynamiser le territoire, les professions agricoles et vétérinaires unissent leurs moyens pour proposer un projet commun innovant visant à lutter contre la déprise vétérinaire observée en Haute-Vienne.
Ce projet s’inscrit dans le cadre du Plan régional de soutien à la médecine vétérinaire pour les animaux de rente 2022-2026 voté à la séance plénière du 20 juin 2022 ; en synergie avec le projet de 5e école nationale vétérinaire publique à Limoges.
Les actions de la phase d’émergence visent à connaitre les attentes de chacun pour construire un plan d’actions territorial, via la réalisation d’un état des lieux des offres de service et une enquête auprès des éleveurs et des vétérinaires, ainsi que la création de groupes d’échanges.
Dans la phase de fonctionnement PEI, il est envisagé par exemple de créer un plan d’accueil des étudiants, une offre de service "éleveurs/vétérinaires gagnant-gagnant", une offre de télémédecine et un programme de formation des éleveurs. 

Lutte contre la déprise vétérinaire pour le maintien d'un maillage territorial nécessaire à l'activité d'élevage

Porteur du projet : Groupement de Défense Sanitaire (GDS) de la Vienne
Thématique :lutte contre la déprise vétérinaire
Partenaires financés de la phase d’émergence : GDS de la Vienne, GDS de la Charente-Maritime, Chambre d’agriculture (CA) des Deux-Sèvres

Début 2021, plusieurs GDS de Poitou-Charentes ont été alertés par des cabinets vétérinaires sur l’augmentation de leur rayon d’intervention, et par des éleveurs sur leurs difficultés à trouver des vétérinaires pour assurer le suivi sanitaire de leur troupeau. En collaboration avec le GDS Nouvelle-Aquitaine et le Groupement Technique Vétérinaire (GTV) Nouvelle-Aquitaine, une première réunion éleveurs/vétérinaires s’est tenu mi-juillet 2021, mettant en exergue les difficultés de chacun et la nécessité de travailler ensemble.
Les actions de la phase d’émergence visent à approfondir 13 actions identifiées comme prioritaires.
Au cours de la phase d’émergence, le groupe sera enrichi d’autres partenaires tels que des coopératives. Le projet PEI viendra compléter le diagnostic de désertification vétérinaire territorial, finalisé en septembre 2022 et financé par l’Etat.

Actions contre la désertification vétérinaire rurale en Dordogne

Porteur du projet : Groupement de Défense Sanitaire (GDS) de Dordogne
Thématique : lutte contre la déprise vétérinaire
Partenaires financés de la phase d’émergence : Chambre d’agriculture de Dordogne, ASSELDOR, coopérative COPELDOR

La désertification vétérinaire en médecine des animaux de rente constatée il y a bientôt 10 ans dans les zones du Bergeracois et de la ville de Périgueux s’accentue désormais dans d’autres zones du département de la Dordogne. L’existence des exploitations d’élevage étant intimement liée à la présence des vétérinaires ruraux, les deux professions ont décidé de travailler ensemble pour apporter des solutions novatrices permettant de conforter l’activité des vétérinaires en place et de rétablir l’activité dans les zones déjà désertifiées.
Les actions de la phase d’émergence visent à connaitre les attentes de chacun pour construire un plan d’actions territorial, via la réalisation d’un état de lieux à l’échelle du département, de l’identification des problématiques par zones, et de la rédaction de fiches actions.
Dans la phase de fonctionnement PEI, il est envisagé par exemple de développer un système de recrutement et d’accueil des étudiants vétérinaires, d’accompagner la restructuration des cabinets vétérinaires et de proposer des systèmes de contractualisation. Au cours de la phase d’émergence, le groupe pour être enrichi d’autres partenaires tel que des EPCI. Le projet PEI viendra compléter le diagnostic de désertification vétérinaire territorial, finalisé en septembre 2022 et financé par l’Etat.

Ces projet s’inscrivent dans le cadre du Plan régional de soutien à la médecine vétérinaire pour les animaux de rente 2022-2026 voté à la séance plénière du 20 juin 2022 , en synergie avec le projet de 5e école nationale vétérinaire publique à Limoges.

FRENCH PECAN - Adaptation de l’arboriculture au changement climatique par la culture du pacanier agroforestier et biologique en Nouvelle-Aquitaine

Porteur du projet : Association Française d'Agroforesterie
Thématique : adaptation au changement climatique – utilisation de variétés résistantes
Partenaires financés de la phase d’émergence : Leger Innovation, station d’expérimentation nunicole Senura, Agrocampus 47 (EPLEFPA Lot-et-Garonne)

Originaire d’Amérique du Nord, le pacanier est l’arbre qui produit la noix de pécan. Sa culture reste en France quasi inexistante, peu documentée et sans organisation de filière. Pourtant, elle offre des perspectives de diversification aux arboriculteurs du territoire ; la demande des consommateurs pour ce produit à forte valeur ajoutée et l’intérêt pour les productions locales étant très présents.
Le projet est né dans le Lot-et-Garonne suite à une demande de l’association de producteurs d’expertise technique et d’accompagnement sur cette culture. Un premier groupe opérationnel voit le jour et se donne l’ambition via le PEI de développer la culture du pacanier en agroforesterie et en agriculture biologique et de structurer la filière néo-aquitaine en réponse aux enjeux d’adaptation.
Les actions de la phase d’émergence visent à approfondir la définition du projet et à renforcer la structuration du partenariat, via des études préalables, la recherche et la capitalisation de données et la communication autour du projet.
Dans la phase de fonctionnement PEI, il est envisagé de travailler aussi bien sur l’amont que sur l’aval de la filière (connaitre la culture, expérimenter des itinéraires culturaux, produire des plants locaux, rechercher de partenaires commerciaux, etc.). 

Gestion intégrée des strongyloses en filière ovine allaitante en région Nouvelle-Aquitaine

Porteur du projet : ANSES
Thématique : adaptation au changement climatique – gestion des risques sanitaires
Partenaires financés de la phase d’émergence : coopérative CAVEB

La quasi majorité des brebis de la Région sont élevées à l’herbe, entrainant l’infestation des animaux par des parasites gastro-intestinaux (strongyloses) qui impactent fortement la production. L’utilisation pas toujours raisonnée des traitements anti-parasitaires engendre des résistances et des impacts environnementaux et de santé publique. L’enjeu est donc de maintenir des élevages au pâturage tout en préservant la santé des animaux, l’environnement et en répondant aux attentes sociétales.
Le projet se propose de tester l’intérêt et la faisabilité d’une gestion intégrée des strongyloses par l’introduction de méthodes complémentaires (actions sur les ovins et sur le parasite), associée à l’utilisation raisonnée des anthelminthiques.
Les actions d’émergence visent à structurer le partenariat et à définir précisément le projet, via la recherche de partenaires, de la bibliographie, un voyage d’études au Royaume-Uni et la définition d’un plan d’actions.
Dans la phase de fonctionnement PEI, il est envisagé de tester les combinaisons de méthodes dans les élevages, de développer des outils et des références et de former les éleveurs.

Co-construire une solution de biocontrôle durable et agroécologique pour lutter contre le cirphis et sécuriser la ressource herbagère des Pyrénées-Atlantiques

Porteur du projet : Chambre d’agriculture des Pyrénées-Atlantiques
Thématique : sortie des pesticides - biocontrôles
Partenaires financés de la phase d’émergence : Chambre d’agricultures des Landes, Chambre régionale d’agriculture, FDGDON (Fédération Départementale des Groupements de Défense contre les Organismes Nuisibles) des Pyrénées-Atlantiques, INRAE

Les éleveurs de ruminants du département des Pyrénées-Atlantiques dépendent en grande partie de la ressource fourragère pour l’alimentation de leurs troupeaux. Depuis quelques années, la qualité et la disponibilité de cette ressource sont mises en danger par la problématique des cirphis, ou "chenilles des prairies", qui ravagent les prairies et ont des conséquences directes et indirectes importantes sur les éleveurs. 
En lien avec le réseau de surveillance mis en place sur le département depuis 2002, l’objectif de ce projet est de trouver une solution de bio-contrôle viable, durable et écologique pour lutte contre ce ravageur.
Les actions de la phase d’émergence visent à mener des études préalables pour mieux connaitre ce parasitoïde via de la bibliographie et des tests en laboratoire. L’objectif étant dans la phase de fonctionnement PEI de réaliser des tests in vivo avant un déploiement à plus grande échelle le cas échéant.

DECISIF : Décrire et Expertiser une Culture d'Intérêt : la Silphie Perfoliée

Porteur du projet (chef de file) : Chambre Régionale d'Agriculture de Nouvelle-Aquitaine
Thématique : adaptation au changement climatique – utilisation de variétés résistantes
Partenaires financés de la phase d’émergence : Chambre d’agriculture de la Creuse, Chambre d’agriculture de la Haute Vienne, Chambre d’agriculture de la Charente-Maritime, Chambre d’agriculture des Pyrénées-Atlantiques, INRAE

La silphie perfoliée est une plante pérenne d’origine américaine. Depuis 2010, elle est utilisée essentiellement pour alimenter les méthaniseurs en tant que biomasse, notamment en l’Allemagne. Cette plante peut également être utilisée comme source de fourrages et de diversification, et apporte divers bénéfices agronomiques et environnementaux. Elle pourrait être en France une solution alternative et complémentaire à la culture du maïs et intéresse de ce fait de nombreux agriculteurs, demandeurs de références.
Le projet se propose de mener une étude sur différents contextes pédoclimatiques de Nouvelle-Aquitaine pour mieux connaitre cette culture et objectiver ses intérêts agro-environnementaux et économiques dans une exploitation agricole pour une double fin : fourrage en élevage et méthanisation.
Les actions de la phase d’émergence visent à créer un réseau de partenaires intéressés par la culture, à préciser le besoin des agriculteurs et à identifier les besoins en recherche.
Dans la phase de fonctionnement PEI, il est envisagé de suivre des parcelles avec différents itinéraires techniques, de réaliser des tests en station expérimentale, et des mesures de la valeur alimentaire. 

Inter’Leg - Accompagner la structuration de la filière légumineuses à graines à destination de l’alimentation humaine en Nouvelle-Aquitaine

Porteur du projet (chef de file) : Chambre Régionale d'Agriculture de Nouvelle-Aquitaine
Thématique : protéines végétales – Autonomie protéique des territoires
Partenaires financés de la phase d’émergence : Chambre d’agriculture de la Charente, Chambre d’agriculture des Landes, Coopérative de Mansle, Nutricia (filiale de la coopérative Maïsadour)

La production et la consommation dans l’alimentation humaine de légumineuses à graines recoupent des enjeux sociétaux, économiques et environnementaux. Leur introduction, permettant d’accélérer à la fois la transition agroécologique des exploitations et la transition alimentaire des consommateurs.
Le projet s’inscrit dans la démarche néo-aquitaine Protéi-’NA, réseau fédérant les acteurs de la filière agricole autour de l’autonomie protéique. De ce réseau, est ressortie l’importance de travailler sur la filière alimentation humaine.
Le projet PEI voit le jour et les acteurs se donnent l’objectif de lancer un travail de structuration de la filière en Nouvelle-Aquitaine, via deux territoires pilotes, la Charente et les Landes.
Les actions de la phase d’émergence visent, autour des partenaires associés, à définir les étapes pour répondre aux besoins, et à tester la production de trois espèces de légumineuses à savoir le pois chiche, le haricot et la lentille. 

DELEDUR - DEployer les LEviers pour des vins de Bordeaux Durables

Porteur du projet (chef de file) : Chambre d'agriculture de Gironde
Thématique : sortie de pesticides - biocontrôles
Partenaires financés de la phase d’émergence : Institut Français de la Vigne et du Vin

La production et la consommation de vin sont un des principaux poumons économiques de la Gironde. Pour assurer ce rôle, la filière vitivinicole est déjà engagée dans diverses démarches répondant aux enjeux de développement durable
Les acteurs de la filière se mettent autour de table dans ce projet PEI pour aller plus vite et plus loin dans le changement et les adaptations à mettre en place, en écho avec les attentes des consommateurs. Le projet DELEDUR se propose de travailler sur deux axes prioritaires : l’adaptation au changement climatique et les solutions de bio-contrôles bio-solutions, sur les vignobles de Bordeaux et Bergerac Duras. Le projet est complémentaire à VitiRev et s’inscrit dans la feuille de route biocontrôles.
Les actions de la phase d’émergence viseront à identifier, documenter et prioriser les leviers assurant une durabilité des exploitations.
En phase de fonctionnement PEI, il est envisagé de valider et de tester des stratégies combinées sur le terrain. Le Vinopôle et l’INRAe sont impliqués, ainsi que la coopération agricole Nouvelle-Aquitaine qui suivra attentivement les actions et permettra d’engager pleinement des coopératives viticoles en phase de fonctionnement pour démultiplier les bonnes pratiques.

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