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Spécialiste des sous-marins et navires de surface, Naval Group construit un nouveau centre d’innovation à Ruelle-sur-Touvre (16) et confirme ainsi son implantation en Nouvelle-Aquitaine.
« Pas un bateau de la Marine française ne navigue sans une pièce, au moins, fabriquée à Ruelle-sur-Touvre », s’enorgueillit Max Hoarau, le directeur du site d’Angoulême-Ruelle de Naval Group. Et demain, avec l’accompagnement de la Région, ce sera des sous-ensembles qui sortiront du site charentais de Naval group. Condition de la performance de l’entreprise et de son développement en région. Spécialisée dans la conception, la fabrication et la maintenance de sous-marins et de navires de surface, l’ex-DCNS possède en Charente l’un de ses dix sites de production, avec Cherbourg, Brest ou Toulon. Héritier de la fonderie de Ruelle, créée en 1753 par le marquis de Montalembert pour y couler les canons de la Marine royale, le site industriel emploie plus de 900 collaborateurs – le troisième employeur du département. Naval Group y fabrique la partie avant des sous-marins, des mâts télescopiques contenant antennes et radars, d’imposantes lignes d’arbre entraînant les hélices des navires ou encore des systèmes de lancement verticaux de missiles. Dans un secteur ultra-concurrentiel, le groupe industriel parie sur Ruelle, la recherche et l’innovation pour introduire de véritables ruptures technologiques et, ainsi, « pousser l’avantage » sur les marchés internationaux.
Des collaborations avec le tissu industriel régional
Pour y parvenir, Naval Group mise sur des collaborations avec le tissu industriel régional. « La Région peut nous aider à aller plus loin et plus vite », appuie Max Hoarau. Cette volonté, soutenue financièrement à hauteur de 845 000 euros par la Région Nouvelle-Aquitaine, s’est traduite notamment par le développement d’un simulateur de formation avec des PME et PMI d’Angoulême. L’idée ? S’exercer virtuellement à différentes étapes de production, pour mieux les maîtriser en conditions réelles. Développer une filière navale régionale passe également par la formation et l’emploi. « Nous avons des besoins à tous les niveaux : de l’ouvrier spécialisé au technicien confirmé en passant par l’ingénieur. Nous devons aussi créer de nouvelles compétences et mettre en place un plan de développement du management, pour être plus compétitifs et tenir les délais. Tout ce qui fait, en somme, la performance d’un groupe industriel », confirme Max Hoarau. L’avenir du site de Ruelle, pensé comme une usine du futur, passe encore par le développement de technologies radicalement innovantes comme les matériaux composites.
Composites, prototypes et rupture technologique
« Ceux-ci doivent nous permettre de gagner de la masse dans les sous-marins, d’être moins visibles et de faciliter l’assemblage ou le démontage », détaille le directeur. Naval Group se situe actuellement « dans une phase de montée en compétences technologiques » et teste différents types de composites. Viendront ensuite les prototypes et, peut-être, « une vraie rupture technologique ». L’actuelle construction d’un centre d’innovation de 4 700 m2, au coeur des 15 hectares du site, devrait accélérer le mouvement.
Opérationnel d’ici à l’été 2019, il accueillera 270 personnes sur des « plateaux » conçus pour favoriser la recherche et le développement de nouveaux produits. PME et PMI régionales y auront leur place, assure Max Hoarau. Pour Naval Group, l’objectif est double : assurer la pérennité du site charentais et s’ancrer durablement en Nouvelle-Aquitaine.