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Le Baudet, un supermarché pas comme les autres

Temps de lecture 3 minutes

Ouvert depuis septembre 2019 à Poitiers, le Baudet, supermarché 100 % collaboratif et participatif, est né de la volonté de ses coopérateurs de se nourrir plus sainement et d’être acteurs de leur propre consommation.

Publié le Lundi 27 juillet 2020
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Ils sont avocats, comptables, demandeurs d’emploi, sages-femmes ou encore étudiants, mais lorsqu’ils enfilent le tablier à l’effigie du Baudet, ils deviennent caissiers, chefs d’équipe ou assurent la réception des marchandises.

Ici, ce n’est pas un supermarché ordinaire. Chaque personne qui pousse la porte est un peu responsable de l’organisation et du bon fonctionnement des lieux. Ce supermarché coopératif et participatif regroupe 200 coopérateurs qui ont décidé d’inventer une nouvelle façon de consommer.

À l’origine de ce projet un petit groupe de Poitevins soucieux de se réapproprier leur façon de consommer en donnant du sens à leurs achats : manger plus sainement, favoriser les filières courtes, privilégier une alimentation biologique… et être maître du choix des produits avec des marges réduites.

« Nous n’avons pas inventé une recette magique, nous nous sommes inspirés de ce qui se fait ailleurs », souligne Ghislain Bourdilleau, président de la coopérative. Notamment, le magasin pionnier en la matière Park Slope Food Coop implanté à Brooklyn ou, plus proche, Supercoop à Bordeaux.

Des produits 20 à 40% moins chers

Pour y faire ses courses, chaque client doit devenir coopérateur. C’est-à-dire acheter 10 parts sociales pour 10€ chacune – offrant une voix dans toute délibération-décision – et y travailler bénévolement à raison de trois heures par mois, afin de réduire le prix de vente des articles. 

La gouvernance est partagée, il n’y a pas de chef, toutes les décisions sont prises par les coopérateurs dans des groupes de travail et la stratégie d’ensemble est décidée en conseil collégial
Béatrice Bejanin, coordinatrice du groupe communication.

Deux ans de gestation auront été nécessaires jusqu’à l’ouverture en septembre 2019 du magasin au sein du quartier Rivaud proche du centre-ville. « Le soutien de la Région Nouvelle-Aquitaine a été essentiel. Sans son aide, le projet aurait été difficilement viable et nous n’aurions pas pu recruter le salarié, gestionnaire de la coopérative. »

Les rayons affichent 600 références de produits du quotidien (alimentaire, hygiène et entretien) si possible bio et locaux et vendus 20 à 40% moins cher. « Pour le moment, nous sommes sur un format dit de “lab”, nous n’occupons qu’une partie de la surface commerciale. L’idée est d’affiner le projet en mobilisant de nouveaux coopérateurs. » L’arrivée des produits en vrac sera une nouvelle étape.

Outre l’organisation d’ateliers (fabrication de lessive, de dentifrice, utilisation de l’application Yuka*…), à terme la coopérative envisage de proposer des cours de cuisine. « On espère d’ici à septembre prochain doubler le nombre de coopérateurs, poursuit Ghislain Bourdilleau. Le souhait est vraiment de démocratiser la démarche. Le fait d’être installé au sein d’un quartier de logements sociaux était donc important pour nous. »