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Francepierre modernise l’extraction de la pierre

Temps de lecture 4 minutes

Basée à Jardres (86), Francepierre Poitou-Charentes extrait des blocs de pierre - issus de cinq carrières en France - destinés à la restauration des monuments historiques et à la construction. L’entreprise a investi dans une machine automatisée de transformation des blocs. Objectifs : se développer et améliorer les conditions de travail.

Publié le Mardi 23 septembre 2025

Sans le savoir, vous avez certainement déjà admiré des pierres de l’entreprise Francepierre Poitou-Charentes extraites des sols de ses cinq carrières : trois situées en Nouvelle-Aquitaine (Migné-Auxances, Chauvigny et Sireuil, dont deux souterraines) et deux en Bourgogne et à Caen. "On les retrouve sur de nombreux monuments : la gare d’Orsay, le Jardin des Tuileries, ou encore le Zouave du pont de l’Alma qui, semble-t-il, est en pierre de Chauvigny. Ou encore au musée du Louvre ou celui d’art islamique de Doha pour celles de Bourgogne et de Caen", précise Thierry Lauret, directeur général de Francepierre Poitou-Charentes.

Une matière noble au service du patrimoine et de la construction

Depuis 1953, date de la création de l’entreprise, qui compte aujourd’hui 20 salariés, les blocs calcaires extraits (plus de 9 000 m3 chaque année) sont en grande partie employés pour leurs capacités dans la restauration ou la construction des monuments. "Par exemple, la pierre de Migné-Auxances est particulièrement tendre, donc facile à travailler, quant à celle de Chauvigny, elle est résistante au gel. " 

Autre emploi des pierres, qui prend de plus en plus d’ampleur depuis quelques années : la construction de bâtiments et de logements en pierres naturelles, "pour leurs avantages écologiques et durables par rapport aux parpaings", souligne Laurent Pain, président de Francepierre Poitou-Charentes. 

A côté de cela, l’entreprise effectue la transformation des blocs, au siège de l’entreprise à Jardres, où elle produit des éléments décoratifs, du dallage intérieur et extérieur ou encore des appuis de fenêtre, destinés aux artisans et aux particuliers. 
Sur ce marché, Francepierre Poitou-Charentes souhaite développer son activité tout en améliorant les conditions de travail de ses salariés. "D’une manière générale, l’activité comme la nôtre est très manuelle, nous sommes encore sur le principe un homme-une machine. Avec toutes les complications que ça génère en termes d’accidents du travail et de pénibilité pour les salariés."

Homme devant la ligne de découpe de pierre
Homme devant bloc de pierre
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Un virage technologique

Aussi, l’entreprise, qui investit chaque année près de 400 000 euros pour le renouvellement de son matériel, a décidé d’effectuer un virage technologique en optant pour l’acquisition d’une machine automatisée dotée de robots pilotés par commande numérique, à l’instar des chaînes de production que l’on trouve dans l’industrie. 
Un investissement d’1 million d’euros, soutenu par la Région Nouvelle-Aquitaine. Cette nouvelle acquisition regroupe les tâches de quatre machines (débiteuse, polissoir…), y compris la mise en palette automatique et la gestion des déchets qui se fait sur tapis roulant. "Des activités auparavant très chronophages et pénibles pour nos salariés", note Laurent Pain. 
Elle est capable de produire 200 m2 de dallage par jour et ne nécessite l’intervention que d’une personne, qui a d’ailleurs été spécifiquement recrutée. 

Au sein de Francepierre Poitou-Charentes, l’arrivée de cette machine a nécessité un important travail de réorganisation interne notamment dans le hangar principal du siège où elle opère dorénavant. Elle a aussi obligé le personnel à s’inscrire dans une nouvelle approche de leur métier. "Ce qui est une bonne chose, car au-delà de rendre moins pénible notre métier, c’est pouvoir, dans cette période difficile de recrutement, convertir des postes pouvant être occupés indifféremment par des hommes ou des femmes", conclut Laurent Pain.

La Région soutient Francepierre Poitou-Charentes

Lors de la Commission permanente du 30 septembre 2024, les élus régionaux ont voté une aide à l'investissement de 77300 euros, pour ma mise en place de la ligne automatique de découpe de pierre.