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Céraquitaine : se former pour l'international

Temps de lecture 3 minutes

L’entreprise Céraquitaine, spécialiste des supports de cuisson à haute température pour les industries, veut développer son marché international. La très grande majorité des 35 salariés qui assurent la fabrication de produits sur mesure seront formés.

Publié le Jeudi 8 août 2019

On pourrait croire à une légende, mais pourtant l’histoire de Céraquitaine est vraie. Les acteurs : une femme, un prêtre et le chemin de fer… Tout commence en 1904, quand Mme Duvigneau organise un dîner mondain avec sa famille en présence du prêtre. Le beau-frère, qui travaille pour les Chemins de fer du Midi, évoque les difficultés de tenue des briques réfractaires présentes à l’intérieur des chaudières à vapeur. Le curé, géologue, connaît bien le territoire, qui est l’un des deux bassins français d’argile dite réfractaire, idéale pour fabriquer ces briques.

La suite de l’histoire est aussi simple que détonnante en ce début de XXe siècle : une femme devient patronne et un prêtre, directeur technique. L’entreprise, qui emploiera jusqu’à 350 personnes dans les années 1970, intéressera les grands groupes dont Lafarge, propriétaire jusqu’en 1987. Depuis un siècle, l’histoire a avancé aussi vite que les techniques et l’évolution des marchés, sans quitter le domaine de la haute température.

Une entreprise artisanale avec des outils industriels

Son directeur actuel, Gilles Pouteau, aime à décrire son usine de 35 salariés, achetée en 2009, comme une « entreprise artisanale avec des outils industriels ». Artisanale, car ici tout est fabriqué sur mesure pour les industries qui ont besoin de supports pouvant résister dans des fours montant jusqu’à 1 700 °C. Par exemple, pour la cuisson d’une assiette en porcelaine – qui doit reposer sur un support qui ne se déforme pas avec la chaleur – passant de la température ambiante (20 °C) à celle du four à plus de 1 400 °C, sans casser.

Céraquitaine dispose de 11 000 références pour ses clients répartis dans les secteurs des arts de la table, des sanitaires, de la construction de fours industriels, des composants électroniques, des céramiques techniques, de l’industrie automobile… Un marché orienté à l’international depuis la crise de 2009, qui a vu le secteur industriel français sombrer ou se délocaliser. Aujourd’hui, 65% de la production de Céraquitaine est exportée, dont les deux tiers en Europe.

Modernisation et formation

Pour adresser ce marché, une chaîne de cuisson rapide a été acquise en 2002, faisant passer le temps de cuisson de 42 à 4 heures. La modernisation de l’outil industriel est passée par la mise en place d’une gestion de maintenance assistée par ordinateur. Et un jeune technicien, titulaire d’un BTS électronique, a été recruté pour anticiper le départ à la retraite du responsable maintenance. Ils évoluent aujourd’hui ensemble, pour une meilleure transmission des connaissances. « Le savoir-faire est dans les mains de nos opérateurs qui sont derrière les machines », appuie Gilles Pouteau, dont 26 des salariés vont suivre l’équivalent de 2 059 heures de formation, pour lesquelles la Région Nouvelle-Aquitaine apporte une aide de plus de 38 000 €. L’objectif étant de fournir à l’ensemble des salariés les connaissances relatives aux processus de fabrication de la céramique afin d’acquérir, au-delà des gestes techniques, une vision globale et une meilleure compréhension du produit.