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Centenaire, la minoterie Méchain révolutionne son moulin

Temps de lecture 3 minutes

Fondée en 1912, la minoterie Méchain, basée à Courcelles (17), a modernisé son outil de production pour réduire la pénibilité au travail et mieux valoriser ses farines de blé issues de circuits courts.

Publié le Mercredi 5 mai 2021
  • #Économie territoriale
  • #Agroalimentaire
  • #Entreprise

« L'objectif consiste à décoller finement l'enveloppe du grain de blé pour récupérer le plus de farine possible », explique Sébastien Paviot, le boulanger-démonstrateur de la minoterie Méchain. Fondée en 1912 sur le canal Saint-Eutrope, un bras de la Boutonne situé à Saint-Jean-d'Angély (Charente-Maritime), l'entreprise produit chaque année près de 5000 tonnes de farines. Essentiellement à partir de blés. « Nous travaillons depuis toujours et exclusivement avec des coopératives agricoles situées dans un rayon de 40 kilomètres, des filières courtes avant l'heure. Et la matière première ne manque pas dans ce secteur », détaille Jean-Charles Levy, le directeur général de la minoterie Méchain qui travaille exclusivement avec des professionnels et artisans. « Nous préférons bien jouer cette carte-là, être proches de nos clients – près de 80. Nous collectons directement nos blés et livrons nous-mêmes nos farines. Nous maîtrisons ainsi toute la chaîne et la qualité de nos produits », poursuit-il.

Une logistique repensée

Ce moulin, autrefois actionné par une roue à aubes, vient d'investir près de 5 millions d'euros pour moderniser son outil de production. Les toitures ont été intégralement équipées de panneaux photovoltaïques pour couvrir la consommation du site en été. Forte de 23 salariés, la minoterie a surtout revu l'ensachage et la logistique entourant la fabrication de ses farines. « Il y a 2 ans encore, nos sacs de 40 kg étaient chargés dans les camions à l'épaule », résume Jean-Charles Levy. « Il nous fallait un après-midi pour remplir un camion contre 30 minutes désormais », abonde Sébastien Paviot. Le poids des sacs a aussi été ramené à 25 kg. « Cela correspond davantage aux machines actuelles et à une demande des artisans : les apprentis et les femmes sont plus présents dans les ateliers », avance-t-il. L'agrandissement de l'outil industriel, construit sur pilotis pour enjamber le bras d'eau, accueille ainsi des mélangeurs et ensacheurs sur une hauteur impressionnante de plus de trois étages. « Les vis sans fin ont été remplacées par des circuits pneumatiques. Les farines sont acheminées par surpression, ça limite les risques de contaminations. Au final, nous avons considérablement réduit les manutentions et la pénibilité du travail », précise le directeur général.

Minoterie Méchain
Minoterie Méchain
Minoterie Méchain
Minoterie Méchain
Minoterie Méchain
Minoterie Méchain

Une véritable boulangerie sur site

En bout de chaîne, un palettiseur permet de préparer les commandes avant de les stocker, deux semaines au minimum, dans un second hangar dédié. « Après avoir été moulue, la farine nécessite un temps de repos appelé « plancher ». Trop fraîche, elle ne bénéficiera pas de toutes ses capacités plastiques et sera plus difficile à travailler », décrypte Sébastien Paviot. Ce boulanger-démonstrateur dispose d'une véritable boulangerie sur le site de la minoterie. Chaque jour ou presque, il y prépare ses pains et baguettes « pour vérifier la qualité des farines et pour aiguiller les clients dans leurs processus de fabrication ». Depuis cet atelier, la minoterie Méchain réfléchit aussi à de nouvelles panifications et recettes. L'une de ses farines vient de recevoir un Label rouge.

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