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Actualité

Alki réinvente le mobilier basque

Temps de lecture 3 minutes

Fabriqués à Itxassou dans les Pyrénées-Atlantiques, les meubles d’Alki se retrouvent aux quatre coins du monde. Une réussite pour cette entreprise coopérative, née en 1981, qui a su négocier le virage de la modernisation.

Publié le Mardi 24 septembre 2024
  • #Développement d'entreprise
  • #Entreprise

Un modèle coopératif

Ils étaient cinq au départ de cette aventure, animés par une farouche volonté de se prendre en main. Au début des années 1980, "Il y a avait peu d’emplois ici, nous étions une zone rurale et les jeunes partaient", contextualise Eñaut Jolimon de Haraneder, PDG de l’entreprise depuis 2020. Pour créer des emplois pérennes et avoir un impact sur leur territoire, les fondateurs imaginent Alki, sur un modèle coopératif. "92% de notre capital appartient aux salariés."

Pour démarrer le cercle vertueux, le quintet s’appuie sur un savoir-faire ancestral dans les Pyrénées-Atlantiques et dans les Landes : la fabrication de la chaise, dont Alki est la traduction en langue basque. Le bois et en particulier le chêne est le matériau de prédilection de la fabrique basque, qui emploie à ce jour 47 collaborateurs. Ici, ils conçoivent, fabriquent et commercialisent plus de 10 000 assises et plus de 3 000 tables par an. Mais l’évolution de la société n’a pas été linéaire.

Homme travaillant le bois
Homme travaillant le bois

Du rustique au contemporain

Les vingt premières années, la production Alki se concentre sur des chaises traditionnelles, d’inspiration rustique. Mais à l’aube des années 2000, un changement majeur s’opère. "Il est le fruit d’une rencontre entre Peio Uhalde, notre directeur de l'époque, et le designer Jean-Louis Iratzoki." Intégration du design, modernisation des lignes, nouveaux circuits de commercialisation… Alki se réinvente. "Durant une période de transition de 2004 et 2014, on survit avec le rustique et on émerge avec le contemporain."

Depuis dix ans désormais, le mobilier basque séduit exclusivement par ses lignes épurées et naturelles issues d’une réflexion permanente sur l’empreinte environnementale. Depuis le papier glacé des magazines jusqu’à une université japonaise, en passant par des restaurants de renom ou encore les bureaux de multinationales (Netflix, Google, Enedis…), la petite marque basque se fait un nom dans un univers très fermé.

Engagée auprès des femmes et des hommes, ainsi que de son territoire, la coopérative démontre depuis longtemps une conscience écologique. Le chêne utilisé provient de forêts durablement gérées, notamment dans les Deux-Sèvres. Quant aux autres matériaux, ils sont le plus neutre possible avec par exemple un bioplastique à base de betterave, de maïs et de canne à sucre, ou encore des tissus en laine de chèvre des Pyrénées.

Limiter l’empreinte carbone

Pour accompagner son développement et améliorer les conditions de travail, Alki déménage à l’été 2024. A Larressore, un nouveau bâtiment de 8260m² (le double de l’actuel) sera totalement opérationnel à cette rentrée de septembre. Choix des matériaux, isolation, tout est fait pour limiter l’empreinte carbone d’un immeuble sans chauffage ni climatisation et dont les panneaux solaires en toiture devraient assurer l’autonomie.

Dans le cadre de cette installation, la Région Nouvelle-Aquitaine a participé à hauteur de 500 000 euros pour moderniser l’outil de production : machines outils, réseau d'aspiration, cabines de ponçage… Une amélioration des conditions de travail pour les actuels et futurs coopérateurs de l’entreprise, puisque ses locaux lui permettent d'accueillir jusqu’à 85 employés.

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