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Contenu BPI
Encyclopédie de l'entreprise
Les formalités de création d'une entreprise

Les formalités spécifiques liées à la création d'une entreprise artisanale

Les qualifications professionnelles requises

Certaines activités artisanales ne peuvent être exercées que par une personne qualifiée ou sous son contrôle effectif et permanent.
Voir la liste de ces activités

Dans ce  cas, cette personne (qui peut être l'entrepreneur lui-même, son conjoint collaborateur ou l'un de ses salariés) doit  :
- être titulaire du CAP, du BEP, d'un diplôme de niveau égal ou supérieur, délivré pour l'exercice du métier,  
- ou justifier d'une expérience professionnelle de 3 années effectives sur le territoire de l'Union européenne (UE) ou dans un autre Etat partie à l'Espace économique européen (EEE), acquise en qualité de dirigeant d'entreprise, de travailleur indépendant ou de salarié dans l'exercice du métier.

L'identité et la qualité de cette personne, ainsi qu'un justificatif de sa qualification professionnelle et, le cas échéant, une copie de son contrat de travail doivent être fournis lors de l'immatriculation de l'entreprise au répertoire des métiers. En cas d'engagement à recruter un salarié qualifié professionnellement, une copie de son contrat de travail et des justificatifs de sa qualification devront être remis au plus tard dans les 3 mois suivants l'immatriculation de l'entreprise.

A noter : une personne non qualifiée peut donc exercer l'activité, mais à la condition que cet exercice se fasse sous le contrôle effectif et permanent d'une personne justifiant d'une qualification professionnelle pour le métier exercé.

Les conditions d'honorabilité requises

Pour pouvoir exercer une activité artisanale et être immatriculé au répertoire des métiers, il ne faut pas être sous l'emprise :
- d'une interdiction de diriger, gérer, administrer ou contrôler, directement ou indirectement, une entreprise commerciale ou artisanale, une exploitation agricole ou une personne morale,
- ou d'une peine complémentaire d'interdiction d'exercer une activité professionnelle prévue au 11° de l'article 131-6 du code pénal

Le stage de préparation à l'installation

Les personnes souhaitant exercer une activité artisanale ont la faculté de suivre un stage de préparation à l'installation (SPI). La chambre de métiers et de l'artisanat doit faire commencer ce stage dans les 30 jours de la demande. 

Ce stage a pour objet, par des cours et des travaux pratiques, de permettre aux futurs dirigeants de connaître les conditions de leur installation, les problèmes de financement, les techniques de prévision et de contrôle de leur exploitation, de mesurer les savoirs indispensables à la pérennité de leur entreprise et de les informer sur les possibilités de formation continue adaptées à leur situation.

Le coût du stage peut être pris en charge par le conseil de la formation institué auprès de la chambre régionale de métiers et de l'artisanat.

La loi PACTE du 22 mai 2019 a mis fin à l'obligation d'effectuer le SPI pour pouvoir s'immatriculer au Répertoire des métiers. Cette mesure vise à diminuer les coûts et les délais de la création d’entreprise artisanale mais aussi de rétablir l'égalité entre les artisans et les autres travailleurs indépendants. 

L'attestation de qualification professionnelle

Afin de pouvoir exercer le contrôle effectif et permanent de l'activité en France, il est conseillé aux personnes se trouvant dans les situations suivantes de demander une attestation de qualification professionnelle :
  - les personnes ayant acquis une expérience professionnelle sur le territoire de l'UE ou dans un autre Etat partie à l'EEE ou un diplôme autre que français,
  - les ressortissants français ayant acquis une expérience professionnelle de 3 années en qualité de dirigeant d'entreprise, de travailleur indépendant ou de salarié dans l'exercice du métier.

Cette demande doit être transmise à la Chambre de métiers et de l'artisanat, accompagnée des justificatifs de la qualification professionnelle (diplôme,  attestation de compétences,...), d'une preuve de nationalité et, le cas échéant, des justificatifs de l'exercice de l'activité.

A noter : lorsque les conditions de qualification pour exercer en France (durée de formation plus courte, matières enseignées substantiellement différentes, etc.) ne sont pas totalement remplies, la chambre de métiers et de l'artisanat peut demander au professionnel de se soumettre, au choix, à un stage d'adaptation ou à une épreuve d'aptitude (cette procédure est appelée « mesure de compensation »).
Dans ce cas, il ne pourra exercer le contrôle effectif et permanent de l'activité tant que l'attestation de qualification professionnelle ne lui aura pas été délivrée.

Dans un délai d'un mois à compter de la réception du dossier complet, la chambre de métiers et de l'artisanat transmet un récépissé. Si le dossier incomplet, elle doit notifier de la liste des pièces manquantes dans un délai de 15 jours à compter de la réception de la demande. Un récépissé est délivré dès que le dossier est complet.

Dans un délai maximum de 3 mois à compter de la date du récépissé de remise de la demande complète :
- soit la chambre de métiers et de l'artisanat reconnaît la qualification professionnelle et délivre l'attestation de qualification professionnelle,
- soit elle notifie sa décision de soumettre la personne à un stage d'adaptation ou à une épreuve d'aptitude,
En l'absence de notification de sa décision dans ce délai, la qualification professionnelle est réputée acquise.

Cette procédure est gratuite. Toutefois, lorsque le professionnel doit participer à une épreuve d'aptitude ou à un stage d'adaptation, des frais de préparation, de réalisation ou d'évaluation des mesures de compensation seront demandés. De même, si la chambre de métiers et de l'artisanat doit interroger le Centre international d'études pédagogiques (CIEP) sur le niveau de formation d'un diplôme, certificat ou titre étranger, la demande d'attestation est subordonnée au paiement d'un droit de 70 €.

Les formalités de déclaration de l'entreprise artisanale

Afin de donner une existence légale à l'entreprise (entreprise individuelle ou société), l'entreprise devra procéder à son immatriculation auprès du centre de formalités des entreprises (CFE) compétent :

-  En cas de création d'une entreprise individuelle ou d'une société commerciale comptant 10 salariés au plus, le CFE compétent est celui de la Chambre de métiers et de l'artisanat.

A noter : en cas de création d'une société commerciale (ex. : SARL, EURL, SAS, etc.) ou de pluriactivité (commerciale et artisanale), le CFE transmettra le dossier au Répertoire des métiers (ou Registre des entreprises dans les départements du Bas-Rhin, du Haut-Rhin et de la Moselle) et au greffe du tribunal de commerce (ou greffe du tribunal de grande instance statuant commercialement dans les départements du Bas-Rhin, du Haut-Rhin et de la Moselle) pour une immatriculation au Registre du commerce et des sociétés.

- En cas de création d'une entreprise individuelle ou d'une société commerciale comptant plus de 10 salariés, le CFE compétent est celui de la Chambre de commerce et d'industrie

A noter : dans les départements du Bas-Rhin, du Haut-Rhin et de la Moselle, la chambre de métiers et de l'artisanat reste compétente, quel que soit l'effectif de l'entreprise et dès lors que l'entreprise n'utilise pas de procédé de type industriel.

L'immatriculation au répertoire des métiers sera refusée si la personne ne remplit pas les conditions nécessaires, notamment en ce qui concerne le respect des obligations en matière de qualification.

L'immatriculation au répertoire des métiers est réalisée :
- pour les personnes physiques : dans le délai d'un jour ouvrable après la délivrance, par le CFE, du récépissé de dépôt de dossier de création d'entreprise,
- pour les personnes morales : dans le délai d'un jour ouvrable après réception de la notification de l'immatriculation au RCS.
L'absence de notification d'une décision sur la demande d'immatriculation dans les 15 jours à compter de la réception du dossier complet vaut acceptation de cette demande.  

Un avis du CCRCS n°2019-003 précise que dans le cas où une activité nécessite une double immatriculation au RCS et répertoire des métiers (RM), l’extrait Kbis délivré par le greffe du tribunal de commerce devra mentionner que son enregistrement au RCS a été effectué sous condition suspensive de son immatriculation au RM. Une fois la justification de l’inscription au RM est apportée, les nouveaux Kbis délivés à compter de cette date ne porteront plus la mention relative à la condition suspensive et donneront lieu à un émolument conformément à la réglementation en vigueur.

La qualité d'artisan et les titres de maitre artisan ou de "Meilleur ouvrier de France"

  • Qualité d'artisan

Seuls peuvent se prévaloir de la qualité d'artisan les personnes physiques ou les dirigeants sociaux des sociétés artisanales qui justifient soit :
- d'un CAP, d'un BEP ou d'un titre équivalent dans le métier qu'ils exercent,
- soit d'une expérience professionnelle dans ce métier de 3 ans au moins sur le territoire d'un Etat membre de l'Union européenne ou partie à l'Espace économique européen.

  • Titre de maitre artisan

Ce titre peut être attribué, après 2 ans de pratique professionnelle, aux personnes physiques ou aux dirigeants sociaux des sociétés artisanales, immatriculés au répertoire des métiers et qui justifient du brevet de maîtrise dans le métier exercé.
A noter : dans certains cas, les personnes qui ne répondent pas à ces critères peuvent demander à la commission régionale des qualifications de se faire attribuer ce titre.
Se rapprocher de la chambre de métiers et de l'artisanat pour plus de renseignements

  • Titre de MOF « un des meilleurs ouvriers de France »

Le diplôme « un des meilleurs ouvriers de France » est un diplôme d'Etat qui atteste l'acquisition d'une haute qualification dans l'exercice d'une activité professionnelle (Voir la liste des métiers au titre desquels il peut être délivré).
Pour connaître les conditions de passage du concours "un des meilleurs ouvriers de France" »

Textes de référence

- Qualifications professionnelles requises : article 16 de la loi n°96-603 du 5 juillet 1996 et décret n°98-246 du 2 avril 1998
- Conditions d'honorabilité : article 19 III de la loi n°96-603 du 5 juillet 1996
- Stage de préparation à l'installation : article 59 de la loi n°73-1193 du 27 décembre 1973

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