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Actualité

Cogniscan, un scanner portable pour détecter les AVC

Temps de lecture 5 minutes

Deux chercheurs limougeauds viennent de mettre au point un scan léger pour détecter les AVC. Une avancée majeure pour le traitement de cette pathologie.

Publié le Jeudi 2 mars 2023
  • #Santé
  • #Recherche
  • #Start-up
  • #Entreprise

Un cube blanc assez design d’une dizaine de kilos qui émet un léger bruit de ventilation avec un trou ovoïde pour la tête du patient, voilà comment se présente le prototype de Cogniscan. La jeune startup limougeaude a mis au point un scanner portable pour établir au plus tôt des diagnostics d’AVC.

Une course contre la montre

L’objectif de Cogniscan est de réussir à faire installer ce scan léger dans les ambulances pour orienter les patients vers la meilleure réponse médicale dès leur prise en charge. « Un AVC, c’est une course contre la montre », explique Sahard Rasm, un des deux créateurs de Cogniscan. « Lors d’un AVC, le temps joue contre le patient, il faut établir le diagnostic le plus rapidement possible pour pouvoir fournir la réponse médicale adaptée. Les soignants ont 4 heures pour réagir, car chaque minute qui passe, le patient perd 2 millions de neurones. » On compte 150 000 AVC chaque année en France et 40 000 morts. L’AVC est la première cause de handicap avec séquelles lourdes. C’est pourquoi l’enjeu de santé publique est très important. Mais l’enjeu social est tout aussi fort, car le temps de rééducation des patients est diminué par la rapidité de la réponse médicale.

Utilisation du scan portable sur un fac-similé de crâne humain

Tour de force technologique

Le tour de force technologique de Cogniscan tient dans l’utilisation des ondes électromagnétiques (micro-ondes) pour établir une image cérébrale. En quelques minutes, leur prototype peut effectuer un scan de la boite crânienne, livrant une image assez précise pour établir le diagnostic. Mohamad Ojaroudi et Sahard Rasm, les deux créateurs de Cogniscan travaillent sur le projet depuis 2017. Mohamad et Sahard se sont rencontré au laboratoire du CNRS de Limoges, Xlim. Le premier terminait son doctorat, le second, son post-doctorat. C’est en étudiant la possibilité de mettre au point des images à partir de capteurs RF (radios-fréquences) qu’ils ont commencé à travailler ensemble. Ils s’orientent dans un premier temps vers la tomographie, couramment utilisée en imagerie médicale, pour se porter ensuite vers la solution qu’ils ont développée, à partir de micro-ondes. « Ce sont les neurologues et neurochirurgiens qui nous ont orienté sur ce développement », se rappellent les chercheurs. « On s’est donc concentrés sur cette seule application : la détection de cibles dans le cerveau. Pour y arriver, nous avons utilisé la méthode confocale qui nous permet de différencier les tissus sains et abîmés dans le cerveau. Puis, nous avons détaillé un peu pour créer de l’imagerie fonctionnelle. »

Lever des fonds

C’est l’incubateur technologique, l’Avrul qui héberge Cogniscan dans ses locaux au cœur de la soucoupe de la technopôle d’Ester à Limoges. Depuis 15 ans, l’incubateur offre bureaux, salles de travail et appui technique aux équipes des startups technologiques en phase d’amorçage. Elles restent quelques années dans le dispositif, puis trouvent souvent à se loger ensuite dans la technopôle. Pour les deux chercheurs, qui commencent à s’entourer d’une équipe pour les accompagner dans leur développement, l’appui de la structure est précieux. « C’est un nouvel univers. Nous devons lever des fonds, faire de la gestion de ressources humaines. » Et également entrer en compétition avec d’autres startups. Mohamad Ojaroudi résume la situation : « Nous avons deux concurrents, l’un en Suède, l’autre en Australie. Ils ont réussi des levées de fonds sans commune mesure avec nous, mais sans avoir tout de suite développé la machine ! Nous, nous avons la machine, mais nous devons maintenant trouver l’argent pour mener les études cliniques et la commercialisation. » Les règles dans le domaine de la santé et particulièrement des appareils médicaux, sont drastiques. Il faut respecter un certain nombre d’étapes de certification de la machine, prouver que la technique qu’elle utilise n’est pas invasive, mais aussi s’inscrire dans le protocole médical propre aux AVC. « Lorsqu’un AVC est suspecté, un certain nombre de médecins se coordonnent entre eux. Il faut faire la place aux images produites par la machine dans leur réponse. »

Sur le marché dans 5 ans

Si, comme Mohamad Ojaroudi et Sahard Rasm l’espèrent, les investisseurs les suivent, Cogniscan pourrait franchir toutes les étapes pour une commercialisation des premiers scans d’ici 5 ans. Dans un second temps, ils pourraient faire labeliser leur scan pour répondre à une autre demande : le suivi en salle de soin intensif de l’évolution des patients qui viennent d’être opérés, une application essentielle pour détecter d’éventuels caillots dans le cerveau que ne permettent pas aujourd’hui les scanners conventionnels. Un troisième développement concerne le post-traitement des AVC. Le scan est également capable, lors de la rééducation des patients, de suivre les zones du cerveau qui redeviennent fonctionnelles.

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